La traite des Noirs initiée par les Portugais et les Espagnols, est développée par les Hollandais et les Anglais, au XVIIe siècle, et par les Français, surtout au XVIIIe. Mais la suprématie de l’Angleterre qui effectue alors 50% de la traite et celle de la France qui se situe entre 20 et 25% sont contestées par les Portugais, les Espagnols et les Danois, à partir de 1760.
Trois siècles après le début de la traite, tous les pays d’Europe sont donc présents sur la côte occidentale de l’Afrique. Ils manifestent concrètement cette présence à terre, par les forts et les comptoirs, et, en mer, par les nombreux bateaux qui croisent le long des côtes.
Les Européens ne pénètrent pas dans l’intérieur du continent car leur demande est économique beaucoup plus que politique. Ils se bornent à des échanges commerciaux le long des côtes ou remontent des rivières depuis l’embouchure. Ils troquent des assortiments de marchandises soigneusement composés, contre les captifs africains qui leur sont amenés par des courtiers, après paiement de coutumes aux pouvoirs africains locaux.
C’est à cette époque, précisément entre 1776 et 1800, que l’importance économique de la traite et la croissance de certaines îles antillaises font atteindre des sommets à ce commerce, avec une moyenne de 80 045 captifs transportés chaque année.