Ce royaume était organisé sous la forme d’une fédération dont la personne du roi assurait l’unité. Dans les provinces, soit des gouverneurs représentaient le roi, soit les monarchies locales étaient laissées en place en échange d’otages et d’un tribut. Le « Ghana » était un roi presque absolu, mais les chroniqueurs arabes aiment à détailler des scènes « à la Saint Louis sous son chêne » qui montrent à la fois qu’il était proche de son peuple et juste : audiences quotidiennes, procès sous la forme d’ordalies… Un système de taxes commerciales perfectionné était en place, ce qui permettait et justifiait à la fois l’existence d’une administration nombreuse, appuyée par une armée efficace. Selon les sources, le Ghana pouvait mobiliser 200 000 fantassins, dont 40 000 archers. La maîtrise du fer et de la cavalerie est aussi soulignée.
En matière de religion et de culture, il semble que les rois du Ghana appréciaient de jouer sur les deux tableaux de l’animisme et de l’Islam. Leur royaume était donc mixte à partir du VIIIe siècle comme le montre l’organisation de la capitale, Kumbi Saleh (au sud de l’actuelle Mauritanie). Cette agglomération de 20 000 habitants était formée de deux villes séparées de quelques kilomètres : l’une pour les musulmans, l’autre pour les animistes, où résidait le roi…musulman. Cette coexistence semble avoir été pacifique. Pas de trace de dhimma ou de conflits interreligieux.
Autre caractéristique originale pour un royaume en théorie musulman : les coutumes funéraires et successorales : Le roi défunt aurait été enterré dans une case remplie d’objets usuels et de quelques serviteurs vivants ( ?) recouverte de terre jusqu’à former un tertre. En outre, les dynasties étaient matrilinéaires : la coutume voulait que ce soit le fils de la sœur du roi qui hérite du trône.