La prospérité du Ghana était fondée sur deux ressources : - le royaume contrôlait la route vers les régions aurifères du Bambouk et du Tekrour et faisait figure d’eldorado pour les arabes et berbères. Tous les voyageurs et les géographes arabes insistent lourdement sur l’or : « Une terre où l’or brillait comme des plantes dans le sable, ou comme des carottes cueillies au soleil », « … le roi du Ghana, qui est l’homme le plus riche du monde par son or.
Quand le roi siégeait devant les gens, il posait devant lui une cape décorée d’or. La cour se tenait dans un pavillon en forme de dôme, autour duquel se trouvaient dix chevaux recouverts d’or. Des chiens, d’un fin pedigree, gardaient les portes de la cour, portant des colliers d’or et d’argent. Dans la cour, il y avait un pilier en or, auquel il attachait son cheval. » D’autres encore insistent sur les cordes en soie qui entravaient ses milliers de chevaux, ou sur leur harnachement en or. Il semble même que les rois du Ghana aient établi des lois pour éviter toute surproduction/dévaluation de l’or, mais sur ce sujet les sources sont vagues : certains parlent d’une répartition des trouvailles : pépites pour le roi, poussières pour ses sujets. Apparemment, le royaume n’avait pas le contrôle direct des mines d’or qui appartenaient à un autre peuple, les Wangara. Cependant il dominait le commerce en contrôlant les débouchés. C’est par exemple le Ghana qui avait le pouvoir déterminant de définir le poids du lingot d’or.
Deuxième source de richesse, le commerce transsaharien. Il permettait l’échange d’or, d’esclaves, d’ivoire, de plumes d’autruche venues d’Afrique subsaharienne contre du cuivre, du sel, des chevaux, des livres, du tissu et des dattes venues du Maghreb. Il semble qu’au moins aux débuts, ce commerce ait été pratiqué sous la forme du commerce silencieux, sans contact direct entre les populations.