Il organise le Mali autour de sa capitale, Niani, reprend elle aussi les grandes lignes de celle du Ghana : structure à la fois fédérale et féodale du royaume (provinces dirigées par des gouverneurs, appelés « farin » ou royaumes vassalisés, gardés par des garnisons mandingues) et administration efficace (ministres spécialisés aux compétences bien délimitées, secrétaires pour les relations écrites avec le monde musulman). Son armée aurait regroupé 100 000 hommes.
Il innove cependant sur certains points comme le contrôle de la population. Elle est divisée en 30 clans spécialisés qui rappellent les castes: 16 clans d’hommes libres, 4 clans de griots, 5 clans de marabouts et 5 clans d’artisans. Il fige donc la société en rendant les métiers héréditaires. Pour décrisper les relations sociales, il officialise le système de la parenté à plaisanterie (impolitesse rituelle entre clans ou familles). C’est cependant surtout par la Charte du Manden que le règne de sundiata Keïta est devenu légendaire. Ce texte poétique quelque peu anachronique place la vie et la liberté au-dessus de tout.