Le royaume Songhaï (ou Songhay) existe depuis le VIIe siècle autour de sa capitale Koukia, sur le Niger. Il semble avoir cherché longtemps à se forger une identité. Dirigé par la dynastie des Dia, il est vassal tour à tour du Ghana et du Mali. Vers 1010, les rois du Songhaï se convertissent à l’Islam et déplacent leur capitale à Gao, sans doute pour mieux profiter du commerce transsaharien et le détourner au détriment du Ghana. Au XIIIe siècle, ils tombent cependant sous la coupe du Mali. Ce n’est qu’au milieu du XIVe siècle, qu’un roi de Gao, Ali Kolon, profite des troubles de succession au Mali pour accéder à l’indépendance. Il est le premier à prendre le titre de « Sunni » ou « Sonni » (roi). En 1400, les Songhaïs osent attaquer et piller Niani, la capitale du Mali, tout en restant théoriquement leur vassal.
C’est finalement Sonni Ali Ber qui donne une indépendance réelle au royaume Songhaï en 1464. Il remplace les razzias par la conquête territoriale et crée un empire structuré par le Niger, dont l’organisation reprend celle du Mali. Musulman, il prend cependant les contre-pieds des rois du Mali en s’appuyant sur l’animisme et en mettant l’Islam au second plan, n’hésitant pas à combattre la ville de Tombouctou et à prendre Djenné pour mieux contrôler le commerce. C’est sous son règne qu’ont lieu les premiers contacts avec les européens sur la côte Atlantique, en 1472.