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Cours De Litterature

Definition du terme litterature

La nature de la litterature : questions liees a la litterature

 

L’ensemble des questions liées à la littérature que nous évoquerons plus bas, nous les devons au célèbre écrivain français Jean Paul Satre dans son œuvre Qu’est-ce que la littérature ? Ce texte apparait comme le manifeste de la littérature en ceci qu’il pose les fondements de l’acte d’écrire, ses fonctions, son but et ses cibles.

 

  1. Qu’est-ce qu’écrire ?

 

Des écrivains sont pléthore de nos jours et les écrits qui naissent de leur acte aussi. Mais peu sont ceux qui savent vraiment ce qu’est qu’écrire. Est-ce toute transcription langagière écriture? Est-ce toutes productions esthétiques écriture ? Qu’est-ce donc écrire ?

Pour Jean Paul Satre, écrire c’est avant tout guider.  L’écrivain donne à son lecteur une route à suivre, une ligne de conduite afin de saisir le message que véhicule son texte. Contrairement à d’autre forme d’art telles que la peinture et la musique qui laissent au spectateur la liberté de percevoir selon sa subjectivité. L’écriture véritable, celle de l’écrivain est un signe que celui-ci présente au lecteur afin de le conduire à réaliser ce dont il veut le faire prendre conscience.

L’écriture dont parle Jean Paul Satre est celle du prosateur, celui qui écrit des récits. Les mots pour le prosateur désignent des objets dont il se sert pour parler et par conséquent agir sur ses lecteurs. Puisque l’on ne peut parler sans l’intention de pointer du doigt un fait, écrire reviendrait à dévoiler et ceci dans le but de changer. De plus, Jean Paul Satre signale que l’acte d’écrire met en relief un fond, un objectif que le style d’écriture ne doit pas l’emporter. C’est dire que le style employé par l’écrivain doit être un moyen pour mieux passer le message dont le texte est porteur.

La question de la nature de l’écriture relève du coté actif de l’acte d’écrire. Ce côté actif promeut l’action, le besoin d’agir, de dévoiler un fait précis pour que le lecteur en prenne conscience et change. Tout ceci donne naissance à la fonction d’engagement de l’écriture qui stipule que l’on ne doit écrire que pour un but précis.

 

  2.Pourquoi écrit-on ?

 

L’acte d’écrire étant un moyen de communication stipule qu’écrire est porteur d’une raison particulière puisqu’il n’y a pas de communication sans référent.

De prime à bord, Jean Paul Satre précise que l’on écrit pour se « sentir essentiel par rapport au monde » ceci veut dire que nous écrivons pour être le pont qui existe entre la nature et nos semblables. Bref un médiateur. Nous sommes parfois témoins de certaines choses autours de nous dont nos semblables ne peuvent jouir de la même contemplation alors, en décidant d’écrire cela, nous leur permettons de vivre à travers notre récit cette situation que nous avons vécue préalablement.

De plus, nous écrivons pour créer. Lors de la narration de la situation vécue, nous sommes généralement tentés de laisser une part de notre subjectivité dans l’histoire. Nous ne relatons pas les faits de manière objective. En introduisant dans le récit nos points de vue, nos sentiments, nous concrétisons l’acte de création.

De même, nous écrivons pour être lu. On a coutume de dire que « qui se dit écrivain et garde ses écrits dans son grenier ne l’est pas » c’est dire que l’œuvre littéraire n’atteint son statut d’œuvre que s’il est reçu et apprécié par un public. Et c’est cet acte de lecture qui est l’accomplissement de la création littéraire (ce point sera plus approfondit quand nous traiterons de la réception critiques au chapitre quatre) car il collabore à la production de l’ouvrage de l’auteur.

Enfin, il nous informe que l’on écrit pour être libre. La quête de la liberté est pour Jean Paul Satre l’une des raisons de l’acte d’écriture. Si l’on observe dans la vie certaine contraintes dans notre liberté, nous retrouvons en l’écriture un meilleur moyen de s’évader, de s’échapper. Dans ce cas, l’écriture frôle de près la politique et la démocratie.

En somme, nous écrivons pour être un médiateur, un créateur et pour se libérer des contraintes sociales ou d’une autre nature.

 

  3.Pour qui écrit-on ?

 

Il est question dans cette partie de présenter la cible de la production littéraire. À qui une œuvre littéraire est-elle destinée ?

Généralement, nous avançons que l’on écrit pour le lecteur universel. Ceci n’est pas faux mais ce point de vue est secondaire.

La primauté de la destination d’une production littéraire revient aux compatriotes de l’écrivain. Ces derniers représentent ceux qui vivent dans la même aire géographique, partageant la même culture et vivant dans une société dont ils partagent les valeurs. Si écrire c’est communiquer, nous ne pouvons communiquer qu’avec des personnes avec qui nous avons des choses en communs. Ici, le statut de médiateur de l’écrivain est pleinement rempli.

 

L’écriture doit avant tout s’inscrire dans le temps. Et ayant touché sa société cible, elle pourra alors transcender les sociétés et toucher d’autres sociétés, peuples concernés par les mêmes phénomènes que celui du texte destiné aux compatriotes. C’est donc ceci qui donne à l’écriture son caractère universel.

Ainsi, on écrit d’abord pour des personnes qui peuvent nous lire, recevoir notre message sans ambiguïté, ensuite pour des personnes qui sont dans la même société que nous, qui sont contemporain aux problèmes soulevés dans notre écrit et enfin à tous ceux qui peuvent à un moment donné dans leur sphère géographique vivre la même réalité que celle décrite dans l’œuvre de l’écrivain.

 

 4.Qu’est-ce que la littérarité.

 

 La catégorisation des écrits a donné naissance au souci de caractériser les écrits afin de donner une certaine âme à chaque production littéraire. C’est dire que pour qu’un texte soit caractérisé de tel type ou de tel autre type, il faudrait que ce dernier respecte un certain nombre de critères qui confère au type choisi sa singularité. C’est pour cela que l’on parlera entre autre de texte mathématique, historique, sociologique, philosophique ou littéraire.

Ici, nous tentons de présenter les différentes caractéristiques qu’un texte doit posséder pour avoir le statut de texte littéraire. C’est cet ensemble de critères que l’on appelle la littérarité. Tout ce qui est propre à la littérature, tout ce qui fait l’essence d’un texte dit littéraire.

 Notons que nous devons ce concept au linguiste russe Roman Jakobson qui, lors d’une conférence en 1919 à Prague, le définit comme « ce qui fait d’une œuvre donnée une œuvre littéraire. » cette notion ainsi élucidée, l’on va dégager deux grandes caractéristiques qui confère à une œuvre son statut de littéraire.

 

Nous avons en primauté la forme du texte. Cette dernière n’est pas à confondre avec le genre que l’on a souvent tendance à associer à la forme textuelle d’une œuvre, notamment lorsqu’on nous présente un texte en prose et que l’on nous demande sa forme et que nous répondions qu’il s’agit d’un roman. La forme de l’œuvre dont il est question ici comme caractéristique de la littérarité d’une œuvre concerne l’ensemble des figures de rhétoriques utilisées, de la construction des phrases et la structure des idées dans le texte. En effet, la forme englobe l’aspect syntaxique et morphologique de l’œuvre.

De plus, nous avons comme autre caractéristique d’une œuvre littéraire, la réception subjective de l’œuvre. Ici, il est question de retrouver dans l’œuvre littéraire les valeurs présentes dans la société de production afin que sa lecture réponde aux besoins du lecteur dans ladite société. C’est dire également qu’une œuvre est dite littéraire si elle parvient à représenter la société dans laquelle vit le lecteur comme ce dernier s’imagine. Les attentes du lecteur qui s’engage à lire un texte littéraire doivent être comblées dans cette lecture. Ce dernier point met en exergue la notion de lecture littéraire des textes qui se comprendrait comme « un ensemble de représentations appliquées à des textes et de prescription sur la façon de les lire ». Cet ensemble de représentation et prescription sont tributaires de notre expérience des textes littéraires. Il faudrait avoir beaucoup lu de textes littéraires pour être capable de juger d’un texte qu’il est littéraire ou pas.

Dès lors, nous pouvons avancer que le statut de littéraire qu’a un texte est conditionné par sa société de réception plus précisément par le lecteur.

En somme, les caractéristiques de la littérarité d’un texte sont variables en ceci que « l’exigence de renouvellement inhérente à la création d’objets esthétiques » est inévitable.

par Claude Foumtum