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cours d anathomie

chap 11 anatomie topographique 5

ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE HUMAINE

 

 ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE HUMAINE 

  1. Les artères de la tête et du cou :   
  1. L’artère carotide commune :

Il s’agit de l’artère principale du cou, de la face et de la partie antérieure du cerveau : sa compression peut être à l’origine de troubles de la conscience. La palpation au niveau du cou à la hauteur du cartilage thyroïdien, au niveau du m. sterno-cléido-mastoïdien, nous donne le pouls cardiaque.

Son trajet au niveau cervical suit une ligne partant de l’articulation sterno-claviculaire jusqu’à l’arrière du col de la mandibule. Elle chemine dans la gaine carotidienne avec la veine jugulaire interne et le nerf vague. Elle se divise en artère carotide interne et externe à la bifurcation carotidienne, au niveau de la C4, au niveau du bord supérieur du cartilage thyroïde.

  1. L’artère carotide externe :

Elle naît de la carotide commune au niveau du bord supérieur du cartilage thyroïdien et se termine sous le col de la mandibule où elle donne l’artère temporale superficielle et l’artère maxillaire. Elle est d’abord antéro-médiale puis latérale par rapport à la carotide interne. Elle est infra-parotidienne puis intra-parotidienne dans sa partie cervicale. Elle se divise en huit branches qui irriguent les régions antérieures du cou, la face et les téguments de la tête. Ces huit branches peuvent être réparties en 4 groupes : antérieur, médial, postérieur et terminal. 

 

  • Branches antérieures :

L’artère  thyroïdienne  supérieure  irrigue  le  larynx,  la  glande  thyroïde  et  le pharynx.

L’artère  linguale est  une  branche  artérielle  volumineuse.  Ainsi,  lorsqu’elle  est atteinte,  elle  doit  être  ligaturée  rapidement  et  obligatoirement.  Elle  naît  au  niveau  de  la  grande corne  de  l’os  hyoïde  et  se  projette  dans  la  région  submandibulaire  où  elle  donne  des  branches  : l’artère  sublinguale  et  l’artère  profonde  de  la  langue.  Ces  deux  branches  donnent  de  nombreux rameaux  verticaux  qui  se  répartissent  sur  toute  la  langue.

 

L’artère  faciale  naît  au-dessus  de  l’artère  linguale,  contourne  la  glande  submandibulaire  de dedans  en  dehors  et  de  haut  en  bas,  donne  ses  quatre  branches  cervicales  (palatine ascendante,  tonsillaire,  glandulaire  et  submentale)  avant  de  passer  au  niveau  du  bord  inférieur de  la mandibule.

Elle  monte  ensuite  obliquement  sur  la  face,  passant  par  le  sillon  naso-génien,  pour  se  terminer au  niveau  du  cantus  interne.  Elle  donne  au  passage  quatre  branches  faciales  :  les  labiales inférieures  et  supérieures,  la  latérale du  nez  et  l’angulaire. C’est  le  principal  vaisseau  afférent  de  la  face.  Elle  irrigue  également  les  muscles  faciaux.  Etant donné  l’étendu  du  réseau  artériel  de  la  face,  les  lésions  traumatiques  ont  tendance  à  saigner abondamment  mais  guérissent  rapidement.

  • Branche médiale :

L’artère  pharyngienne  ascendante  naît  de  la  face  postérieure  de  la  carotide  externe,  longe verticalement  le  pharynx  pour  irriguer  entre  autres  le  pharynx,  les  muscles  pré-vertébraux,  la dure  mère  et  la caisse  du tympan.  Elle envoie aussi  quelques  rameaux  linguaux.

  • Branches postérieures :

L’artère  occipitale  irrigue  la région  occipitale et  les muscles postérieurs  du  cou.

 L’artère  auriculaire  postérieure  passe  entre  la  glande  parotide  et  le  processus  styloïde,  donne des  branches  parotidiennes,  musculaires  et  tympaniques.

  • Branches terminales : 

Les  deux  branches  terminales,  l’artère  temporale  superficielle  et  l’artère  maxillaire  naissent  en arrière  du  col  de  la  mandibule dans la  glande  parotide.

  • L’artère  temporale  superficielle elle  traverse  la  glande  parotide  puis  passe  entre  le  tragus  et  l’ATM. Elle  irrigue  les  tissus  mous  sous  l’arcade  zygomatique  et  donne  des  branches  frontales  et pariétales.
  • L’artère  maxillaire qui  naît  en  arrière  du  col  de  la  mandibule,  traverse  la  fosse  infratemporale,  puis atteint  la  fosse  ptérygo-palatine.  Ce  trajet  permet  de  la  diviser  en  trois  parties  :  mandibulaire, ptérygoïdienne  et  ptérygo-palatine.  

Dans  sa  partie  mandibulaire  (au  niveau  du  col  de  la  mandibule),  elle  donne  notamment  l’artère alvéolaire  inférieure  qui  s’engage  dans  le  foramen  mandibulaire,  chemine  dans  le  canal mandibulaire  jusqu’au  foramen  mentonnier  où  elle  devient  l’artère  labio-mentonnière.  Elle donne des  branches  dentaires et  mylo-hyoïdienne.  

Dans  sa  partie  ptérygoïdienne  (sur  la  face  latérale  du  muscle  ptérygoïdien  latéral)  :  Elle  donne entre  autres  l’artère  buccale  qui  chemine  sur  la  face  externe  du  buccinateur  qu’elle  irrigue  ainsi que  la  peau  et  la  muqueuse  de  la  joue.  Elle  donne  aussi  l’artère  massétérique  qui  irrigue  le muscle  masséter  et  l’articulation  temporo-mandibulaire,  des  branches  ptérygoïdiennes  pour les muscles  ptérygoïdiens  et  des  branches  temporales profondes  pour  le  muscle  temporal.

  • Dans  sa  partie  ptérygo-palatine  (vers  la  fosse  ptérygo-palatine),  l’artère  maxillaire  donne l’artère  alvéolaire  supéro-postérieure,  l’artère  infra-orbitaire,  l’artère  du  canal  ptérygoïdien  et l’artère  palatine  ascendante.   L’artère  alvéolaire  supéro-postérieure  (contre  la  tubérosité  maxillaire)  donnent  des  branches dentaires  qui  s’engagent  dans  les  foramens  alvéolaires  et  irriguent  la  paroi  postéro-latérale  du sinus,  les  molaires,  les  prémolaires  et  les  gencives).  L’artère  infra-orbitaire  donne  l’artère alvéolaire  supéro-antérieure  (donne  des  rameaux  pour  le  sinus  maxillaire,  les  incisives  et  les canines  supérieures).  
  • L’artère  du  canal  ptérygoïdien  parcourt  d’avant  en  arrière  le  canal  ptérygoïdien  et  donne  des branches  pour  le  pharynx,  la  trompe  auditive  et  certains  muscles  du  voile  du  palais.  L’artère palatine  descendante  donne :
  • L’artère  petite  palatine  qui  émerge  du  foramen  petit  palatin  pour  irrigue  le  palais  mou.
  • L’artère  grande  palatine  sort  du  foramen  grand  palatin  et  parcourt  la  face  latérale  du palais  pour  se  diriger  en  avant  jusqu’au  canal  incisif  qui  s’anastomose  avec  une terminaison  de  l’artère  sphéno-palatine. 
  • L’artère  sphéno-palatine  est  la  branche  terminale  de  l’artère  maxillaire.  Elle  traverse  le foramen  sphéno-palatin  en  dedans  de  la  fosse  ptérygo-palatine  et  se  divise  dans  la  cavité nasale  en  une  artère  nasale  postéro-latérale  et  une  artère  septale  postérieure.  C’est  cette dernière  qui  s’anastomose avec l’artère  grande  palatine  pour  le  palais  dur.  

 

  1. L’artère carotide  interne :

L’artère  carotide  interne  naît  de  la  carotide  commune  au  niveau  du  bord  supérieur  du  cartilage thyroïdien  où  elle  présente  une  dilatation  :  le  sinus  carotidien.    Elle  se  termine  à  la  base  du cerveau  en  se  divisant  en  artères  cérébrales  antérieure  et  moyenne.  Elle  distribue  ses branches  dans  la cavité crânienne  (donc  pas  de  branche  avant  son  entrée dans le  crâne). Sa  branche  ophtalmique  s’anastomose  avec  des  branches  de  l’artère  faciale  au  niveau  du cantus interne. 

L’artère  carotide  interne  vascularise  l’encéphale,  l’organe  de  la  vision,  l’organe  vestibulo-cochléaire. 

  1. L’artère subclavière :

L’artère subclavière irrigue la partie postérieure de l’encéphale, la moelle épinière et le membre supérieur. La droite naît du tronc brachio-céphalique et la gauche de l’arc aortique.  Elles se terminent chacune sous le milieu de la claviculaire en artère axillaire.

Veines de la tête et du cou     :     

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  1. La veine jugulaire interne :

C’est la veine la plus volumineuse de la tête et du cou. Elle draine le sang de l’encéphale, du crâne, de la face et de la majeure partie du cou. 

Son trajet suit une ligne passant par l’extrémité médiale de la clavicule et le milieu d’une droite unissant le processus mastoïde au gonion.  Après sa sortie du foramen jugulaire, elle chemine dans la gaine carotidienne latéralement à la carotide commune et au nerf vague. Elle s’unit à la veine subclavière à l’arrière de l’extrémité médiale de la clavicule pour former la veine brachio-céphalique. 

En avant et latéralement, elle est recouverte par le sterno-cléido-mastoïdien, et elle répond à la glande parotide et aux nœuds lymphatiques jugulaires.

Le  large  territoire  d’irrigation  de  la  veine  jugulaire  interne  (figure  1.4)  est  dû  aux  nombreuses veines  affluentes,  en  général  satellites  des  artères  ;  nous citerons  : 

  • Le  sinus  pétreux  inférieur  :  elle  draine  le  sang  venant  des  veines  labyrinthiques,  du  pont, du  cervelet  et  de  la  moelle allongée.
  • Le  plexus veineux  du  canal  hypoglosse  
  • La  veine  faciale : naît  de  l’angle  médial  de  l’orbite.  Passe  en  arrière  de  l’a.  faciale  et  croise le  corps  de  la  mandibule  en  avant  de  la  glande  submandibulaire,  en  restant  superficielle par  rapport  à  la  glande.  Elle  se  termine  dans  la  jugulaire  interne  au  niveau  de  la  grande corne  de  l’os hyoïde  ou  dans un  tronc  thyro-linguo-facial.  Cette  veine  draine  la  face.
  • La  veine  linguale  :  Pour  certains  auteurs,  le  terme  de  veine  linguale  correspond  à  un  tronc commun formé  par  deux réseaux  veineux  :  les  veines  linguales  profondes  et  les  veines linguales dorsales.  

L’ensemble de  ce  réseau draine  la langue,  les  glandes  sublinguale et  submandibulaire.   Les  veines  linguales  profondes  sont  visibles  à  travers  la  muqueuse  à  la surface  de  la langue.  Elles sont  séparées  des  artères  linguales  en  arrière  par  les  muscles hyoglosses  et  les  accompagnent  dans  les  parties  antérieures  de  la  langue.  Elles accompagnent  également  le  nerf  hypoglosse  (XII)  à  la  face  externe  du  muscle  hyoglosse et  quittent  le  plancher  de  la  cavité  orale  par  l’ouverture  formée  par  les  bords  des  muscles mylo-hyoïdien,  constricteur  supérieur  et  constricteur  moyen.  Elle  va  s’aboucher  dans  la veine  jugulaire  interne  dans  le cou.  La  veine  linguale  dorsale  accompagne  l’artère  linguale  entre  les  muscles hyoglosse  et  génioglosse.  Elle se  draine  dans  la  veine  jugulaire interne  dans  le cou.

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  1. La  veine  jugulaire  externe :

Elle draine  les  régions  superficielles  de  la  tête,  les  régions  profondes  de la  face  ainsi  que  les  régions  postéro-latérales  du  cou.  Elle  naît  de  l’union  de  la  veine  temporale superficielle  (satellite  de  l’artère  temporale  superficielle)  et  de  la  veine  maxillaire  sous  le  col  de  la mandibule  et  dans  la  parotide.  La  veine  maxillaire  est  issue  du  plexus  veineux  ptérygoïdien, situé  entre  le  muscle  temporal  et  les  muscles  ptérygoïdiens  latéral  et  médial.  Elle  accompagne l’artère  maxillaire.  

Elle  est  visible  sous  la  peau  sur  une  courte  distance  au-dessus  de  la clavicule  et  sur  tout  son trajet  quand  la  pression  veineuse  augmente.  Son  trajet  suit  une  ligne  entre  le  1/3  médial  de  la clavicule  et  le  gonion.  Elle  répond  médialement  à  la  carotide  externe  et  au  nerf facial  dans  la parotide.  Sous  la  parotide,  elle  entretient  des  rapports  avec  le  plexus  cervical  superficiel  et  est accompagnée  de  nœuds  lymphatiques  cervicaux  superficiels.

Elle reçoit  les  veines  occipitales,  auriculaires  postérieures,  supra-scapulaires,  transverse  du  cou  et  les  veines  musculaires.  (Territoire  d’irrigation  :  figure  1.4)  et s’unit  à la  veine  faciale  via la  veine  rétro-mandibulaire.   

  1. La  veine  jugulaire  antérieure :

Elle  naît  des  veines  submentonnières  superficielles.  Elle  parcourt  la face  antérieure  du  cou  avant  de  se  terminer  dans  la  veine  subclavière.  Elle  reçoit des  veines  musculaires  et  cutanées.

  1. La  veine  subclavière :

Elle est  un  gros  tronc  veineux  de  la  base  du  cou.  Elle  draine  les veines jugulaires antérieures, jugulaire externe et vertébrale.  Elle s’anastomose  avec la  veine  jugulaire interne  pour  former  le  tronc  brachiocéphalique.  

 

 

  1. Autres  veines  principales  de  la  tête  et du cou :
  • La  veine  jugulaire postérieure ;
  • La  veine  vertébrale
  • Les  sinus  veineux  de  la  dure-mère  :  Ils  sont  situés  dans  un  dédoublement  de  la  dure-mère. Ils  drainent  le  sang  veineux  de  l’encéphale,  des  méninges  et  des  veines  jugulaires  internes dans le  crâne.  
  • Les  veines  diploïques  :  volumineuses,  elles sont  situées dans  la  diploé  et  s’anastomosent avec  les  sinus  de  la  dure-mère  et  de  l’épicrâne  via  des  veines  émissaires.  Elles  constituent les principales voies de  diffusion  des  infections  externes  dans  la cavité crânienne.
  1. Les lymphocentres du cou et de la tête :

Les  vaisseaux  lymphatiques  de  la tête rejoignent  les  lymphocentres  de  la  tête  qui  se  drainent dans  les  lymphocentres  du  cou.  Ces  derniers  sont  évacués  par  les  troncs  jugulaires  dans  le conduit  lymphatique  à  droite  et  dans  le  conduit  thoracique  à  gauche.  D'une  manière  générale, le  drainage  lymphatique  est  calqué  sur  le  drainage  veineux  suivant  des  axes  de  drainage cutané  à  direction  verticale  descendante  reliés  par  deux  arcades  anastomotiques  transversale.

Les  lymphonœuds  jouent  un  rôle  important  dans  la  défense  de  l’organisme  :  indétectables chez  un  sujet  sans  pathologie,  ils  le  sont  en  cas  d’infection.  En  effet  ils  sont  le  siège  de réactions  appelées  adénopathies. 

  1. Lymphocentres  de  la  tête :

Ils  sont  situés  à  la  base  de  la tête  près  de  la  jonction  avec  le  cou  :  c’est  le  cercle  lymphatique péri-cervical.  Ils  accompagnent  les  principales  veines  (faciale,  temporale superficielle,  occipitale).

Les  lymphonœuds  occipitaux  sont  adjacents  à  l’insertion  du  m.  trapèze.

Les  lymphonœuds  mastoïdiens  sont  situés  au  niveau  du  processus  mastoïde  près  de l’insertion  du  sterno-cléido-mastoïdien.

Les  lymphonœuds  pré-auriculaires  et  parotidiens  :  superficiels  (en  avant  du  tragus)  et profonds  (dans la  glande  ou  sous  le  fascia parotidien).

Les  lymphonœuds  faciaux  sont  inconstants  et  satellites de  la veine  faciale.

Les  lymphonœuds submandibulaires  sont  adjacents  à  la  glande  submandibulaire  et  au  bord inférieur  de  la  mandibulaire.  Ils  sont  parfois  intra-glandulaires.  Ils  drainent  la  région  infra-orbitaire,  la  joue,  la langue,  la  gencive.  

Les  lymphonœuds submentonniers  sont  retrouvés  sur  la  face  superficielle  du  mylo-hyoïdien entre  les  ventres  antérieurs  du  digastrique.  Ils  drainent  la  lèvre,  le  menton  et  l’apex  de  la langue.   

Le drainage lymphatique provenant de ces différents groupes de lymphonœuds se réalise dans les lymphocentres du cou selon une distribution précise. Les lymphonœuds des groupes occipitaux et mastoïdiens se drainent dans les lymphonœuds situés le long de la veine jugulaire externe. Et le drainage provenant des autres groupes (parotidiens, submandibulaires, facials et submentonniers) se réalisent directement vers les lymphonœuds profonds du cou.

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  1. Lymphocentres du cou : 

Les lymphatiques du cou reçoivent le drainage lymphatique de la tête. Ils s'organisent en deux réseaux, l'un superficiel et l'autre profond. Ces deux réseaux sont connectés entre eux.

  • Les lymphonœuds superficiels : Ils s’organisent en deux chaînes lymphatiques, antérieures et postérieures. Les lymphonœuds cervicaux superficiels antérieurs sont satellites de la veine jugulaire antérieure. Ils reçoivent le drainage lymphatique issu des lèvres inférieures, du plancher buccal, de l’apex de la langue et des gencives de la région symphysaire. Les lymphonœuds cervicaux superficiels postérieurs sont satellites de la veine jugulaire externe. Ils drainent les lymphonœuds mastoïdiens et occipitaux.

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  • Les lymphonœuds  profonds :
  • Les  lymphonœuds  cervicaux  profonds  antérieurs  sont  situés  en  profondeur  des  muscles  infra-hyoïdiens  et  à  proximité  de  la  ligne  médiane,  ce  sont  des  lymphonœuds  juxta-viscéraux  (au contact  de  l’axe  viscéral  du  cou).  Ils  drainent  les  viscères  du  cou  (glande  thyroïde,  larynx, pharynx,  trachée).
  • Les  lymphonœuds  cervicaux  profonds  postérieurs  sont  nombreux.  Nous  citerons principalement :
  • Les  lymphonœuds  de  la  veine  jugulaire  interne :  Ils  constituent  l'axe  principal de  drainage  de  la  lymphe  des  lymphocentres  de  la  tête  et  du  cou.  Ils  drainent  les lymphonœuds  superficiels  et  assurent  de  façon  directe  le  drainage  lymphatique  des lymphonœuds submentonniers,  submandibulaires,  faciaux,  pré-auriculaires  et  parotidiens.
  • Lymphonœuds  de  l’espace  rétro-pharyngiens  (situés  en  arrière  de  l’oropharynx  et  du rhinopharynx)  :  Ces  lymphonœuds  reçoivent  le  drainage  lymphatique  du  rhinopharynx  (ou cavum),  des  fosses  nasales,  de  l'oreille  moyenne.  Ils  se  drainent  dans  les  lymphonœuds de  la veine  jugulaire interne.
  1. Innervation de la tête et du cou :

Le  système  nerveux  est  un  ensemble  de  neurones  regroupés  en  deux  groupes  :  le  système nerveux  central  et  le  système  nerveux  périphérique.  L’encéphale  et  la  moelle  épinière composent  le  système  nerveux  central.  Le  système  nerveux  périphérique  est  composé  de nerfs  émergeants  du  système  nerveux  central  à différents  niveaux  :

  • Les  12  nerfs  crâniens  émergent  du  diencéphale,  du  télencéphale ou  du  tronc  cérébral.
  • Les  31 nerfs  spinaux  émergent  de  la  moelle épinière.

L’innervation  de  la  tête  et  du  cou  est  assurée  d’une  part  par  les  8  paire  de  nerfs  spinaux cervicaux  et  d’autre  part  par  les douze  paires  de  nerfs  crâniens. Les  nerfs  spinaux  cervicaux  assurent  en  partie  l’innervation somatique de  la tête,  du  cou,  des membres  supérieurs  et  du  diaphragmes.  Ils  sont  responsables  des  informations  sensorielles  de la  peau,  des  muscles  et  des  articulations  mais  aussi  de  l’activité  motrice  des  muscles.  Ce  sont donc des  nerfs  mixtes.  

Les  douze  paires  de  nerfs  crâniens  sont  numérotées  en  fonction  de  leur  ordre  d’émergence de  l’encéphale.  Contrairement  aux  nerfs  spinaux  qui  sont  composés  d’une  racine  ventrale motrice  et  d’une  racine  dorsale  sensitive,  les  nerfs  crâniens  sont  composés  soit  de  fibres sensitives soit  de  fibres  motrices soit  des  deux.  

Le  nerf  olfactif  (I)  et  le  nerf  optique  (II)    ne  sont  pas  de  véritables  nerfs  périphériques  mais plutôt  des  extensions  du  télencéphale  et  du  diencéphale.  Les  autres  nerfs  crâniens  (à l’exception du  nerf  accessoire  XI)  émergent  du  tronc cérébral .

Les  fibres  parasympathiques  pour  les  sécrétions  muqueuses  sont  transportées  hors  du cerveau  par  quatre  nerfs  crâniens  :  le  nerf  oculomoteur  (III),  le  nerf  facial  (VII),  le  nerf glossopharyngien  (IX)  et  le  nerf  vague  (X).  Les  fibres  parasympathiques  contenues  dans  les trois  premiers  sont  destinées  à  des  tissus  cibles de  la  tête  et  font  synapse  avec  des  rameaux du  nerf  trijumeau.  Celles  contenues  dans  le  nerf  vague  (X)  sont  destinées  aux  viscères thoraciques  et  abdominaux.  Le  nerf  vague  est  le  seul  nerf  crânien  innervant,  en  plus  des structures  du  cou,  les viscères  du  thorax  et  de  l’abdomen  [7].

  1. Le  nerf  trijumeau :

Le  nerf  trijumeau  (V)  est  le  principal  nerf  sensitif  de  la  face.  Il  possède  la  branche  sensitive issue  du  tronc  cérébral  la  plus  volumineuse.  Il  est  mixte  et  est  composé  d’une  branche motrice  responsable  de  la  mastication  et  d’une  branche  sensitive  responsable  de  la  sensibilité de  la  dure-mère,  de  la  face  et  du  cuir  chevelu,  de  la  cornée,  de  la  région  temporale,  de  la  partie antérieure  de  l’oreille  externe  et  du  tympan,  de  la  région  infraorbitaire,  des  muqueuses  nasale, gingivale,  buccale et  linguale,  et  des  dents .

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Le  nerf  trijumeau  émerge  de  la  région  latérale  du  pont  par  ses  deux  racines  sensitive  et motrice.  Il  présente  un  renflement,  le  ganglion  trigéminal,  au  niveau  du  rocher  dans  une  loge fibreuse  de  la  fosse  crânienne  :  la  fosse  trigéminale.  De  ce  ganglion  émergent  trois branches  terminales  du  nerf  :  le  nerf  ophtalmique  (V1),  le    nerf  maxillaire  (V2)  et  le  nerf mandibulaire  (V3).

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  • nerf ophtalmique  (V1) :

Le  nerf  ophtalmique  (V1)  est  un  nerf  exclusivement  sensitif  destiné  à  la  partie  antérieure  de  la région  temporale,  au  front  et  à  la  paupière  supérieure,  à  la  racine  du  nez,  aux  muqueuses  des sinus  frontal,  ethmoïdal  et  sphénoïdal  et  de  la  partie  supérieure  des  fosses  nasales.  Au  niveau de  l’œil,  il  innerve la  cornée  et  la conjonctive.

Dans  la  paroi  latérale  du  sinus  caverneux,  il  se  divise  en  trois  branches  terminales  avant  de pénétrer  dans  l’orbite par  la  fissure orbitaire  supérieure:  

  • Le  nerf  frontal  passe  par  le  toit  de  l’orbite  et  donne  des  branches  pour  le  front  et  le  cuir  chevelu.
  • Le  nerf  lacrymal  rejoint  la  glande  lacrymale.  Le  nerf  nasociliaire  donne  des  branches  pour  la lame  criblée  et  la cavité nasale.  Il  représente la  voie afférente du  réflexe cornéen  (clignement des  yeux)  :  la  stimulation  tactile  de  l’œil  par  gaze  stérile  (nerf  ophtalmique  V1)  provoque  la fermeture des  paupières  (nerf  facial  VII).
  • Le  nerf maxillaire  (V2) :

Le  nerf  maxillaire  est  un  nerf  exclusivement  sensitif  qui  innerve  la  joue,  la  peau  de  la  tempe, la  pommette,  la  paupière  inférieure,  l’aile  du  nez,  la  lèvre  supérieure,  le  sinus  maxillaire  et  le maxillaire supérieur.

Il  sort  de  la  fosse  crânienne  moyenne  par  le  foramen  rond  puis  chemine  dans  la  fosse  ptérygopalatine  où  il  libère  de  nombreuses  branches  notamment  pour  le  ganglion  ptérygo-palatin.  Il passe  ensuite  par  la  fissure  orbitaire  inférieure,  puis  rejoint  le  plancher  orbitaire  où  il  accède  à la  gouttière  puis  au  canal  infra-orbitaire.  Il  émerge  du  crâne  par  le  foramen  infra-orbitaire  et donne sa  branche  terminale  :  le  nerf  infra-orbitaire.

A la  sortie  de  son  foramen,  le  nerf  infra-orbitaire  innerve  la  paupière  inférieure  (donne  des  filets anastomotiques  avec le  nerf  lacrymal  et  infra-trochléaire),  la partie antérieure  de  la  joue,  l'aile du  nez  et  la  lèvre  supérieure  (portion  cutanée  et  muqueuse).  Il  est  accompagné  de  l’artère infra-orbitaire.  Le  nerf  infra-orbitaire  peut  faire  l’objet  d’une  anesthésie  au  niveau  de  son  foramen.

  • Le  nerf mandibulaire  (V3) : 

Le  nerf  mandibulaire  (V3)  est  un  nerf  mixte  sensitivomoteur.  Il  quitte  le  crâne  par  le  foramen ovale.  Son  territoire  sensitif  concerne  la  partie  antérieure  du  pavillon  de  l'oreille,  la  portion antéro-supérieure  du  conduit  auditif  externe,  la  dure-mère  de  la  fosse  crânienne  moyenne,  les téguments  de  la  région  temporale,  du  tragus  et  du  lobule  de  l’auricule,  de  la  région  parotidomassétérine  (sauf  l’angle  de  la  mandibule  qui  est  innervé  par  le  nerf  grand  auriculaire  du plexus  cervical),  les  téguments  de  la  joue,  de  la  lèvre  inférieure  et  du  menton,  la  muqueuse  de la  face  interne  de  la  joue  et  de  la  lèvre,  la  gencive  et  les  dents  du  maxillaire  inférieur,  la muqueuse  des  deux  tiers  antérieurs  de  la langue  et  la muqueuse de  l’isthme  du  gosier. Le  territoire  moteur  agit  sur  les  muscles  masticateurs  (masséter,  temporal  et  ptérygoïdes),  le muscle  mylohyoïdien,  le  ventre  antérieur  du  digastrique  le  muscle  tenseur  du  tympan  ainsi  que le muscle  tenseur  du  voile du  palais.

Après  son  passage  dans  le  foramen  ovale,  le  nerf  mandibulaire  rejoint  la  fosse  infratemporale dans laquelle il  se  divise en  deux  troncs  :  le  tronc  antérieur  et  le tronc  postérieur.

  • Le  tronc  antérieur : les  rameaux  du  tronc  antérieur  glissent  au-dessus  du  fascia  ptérygo-temporo-mandibulaire. Le  tronc  antérieur  donne,  entre  autres,  les  trois  nerfs  temporaux. Le  nerf  temporo-buccal  chemine  entre  les  deux  faisceaux  du  muscle  ptérygoïdien  latéral,  les innerve  et  se  subdivise  en  une  branche  profonde  antérieure  motrice  pour  le  muscle  temporal (nerf  temporal  profond  antérieur)  et  en  une  branche  sensitive  (nerf  buccal)    qui  s’anastomose avec  le  nerf  facial  (VII)  au  niveau  du  muscle  buccinateur  pour  la  sensibilité  cutanée  et muqueuse  de  la  joue.   Le  nerf  temporal  profond  moyen  est  une  branche  innervant  le muscle temporal. Le  nerf  temporo-massétérique  donne  une  branche  motrice  pour  le  muscle  temporal,  le  nerf temporal  profond  postérieur  et  une  seconde  branche  qui  traverse  l’incisure  mandibulaire  pour le masséter,  le  nerf  massétérique.

Le tronc  postérieur   Le  tronc  postérieur  est  constitué  d’un  tronc  commun  moteur  des  fibres  nerveuses  (pour  les muscles  ptérygoïdien  médial,  tenseur  du  tympan  et  tenseur  du  voile  du  palais),  du  nerf auriculotemporal,  du  nerf  lingual  et  du  nerf  alvéolaire inférieur.   Issu  de  la  fosse  infratemporale,  le  nerf  auriculotemporal  passe  entre  le  ligament  sphénomandibulaire  et  le  col  de  la  mandibule  autour  duquel  il  s’enroule.  Il  se  dirige  vers  l’arrière, jusqu’au  col  du  condyle.  Il  monte  ensuite  en  profondeur  par  rapport  à  la  glande  parotide  entre l’ATM  et  l’auricule. Il  donne  différents  rameaux  pour  la  région  temporale,  pour  la  partie  supérieure  de  l'oreille externe,  pour  l'ATM  et  pour  l’innervation  végétative  de  la  glande  parotide.  En  effet,  le  nerf auriculotemporal  distribue 

  • des  fibres  parasympathiques  post-ganglionnaires  du  ganglion otique  jusqu’à  la  glande  parotide  pour  le  contrôle  de  la  sécrétion  parotidienne.  Les  fibres parasympathiques  pré  ganglionnaires  du  ganglion  otique  sont  issues  du  nerf  petit  pétreux  (nerf glossopharyngien  IX). Dans  la  région  interptérygoïdienne  (entre  les  deux  muscles  ptérygoïdiens),  le  tronc  postérieur donne le  nerf  lingual  et  le  nerf  alvéolaire inférieur. Le  nerf  lingual  émerge  du  nerf  mandibulaire  (V3)  dans  l’espace  inter  ptérygoïdien,  amorce  sa descente  et  passe  entre  le  muscle  ptérygoïdien  médial  et  la  branche  de  la  mandibule.  Il  passe ensuite  sous  le  ligament  ptérygo-mandibulaire  et  chemine  sur  la face  interne  de  la mandibule sous  la  muqueuse  orale,  à proximité de  l’alvéole de  la dent  de  sagesse. Dans  son  trajet  sous-muqueux,  le  nerf  lingual  longe  le  muscle  styloglosse  passe  au-dessus des  loges  submandibulaire  et  sublinguale  et  croise  le  conduit  submandibulaire  (canal  de Wharton)  avant  d’atteindre la  pointe  de  la langue. Le  nerf  lingual  échange  un  ou  plusieurs  rameaux  communicants  avec  le  nerf  alvéolaire inférieur  et  donne  des  rameaux  pour  l’isthme  du  gosier,  les  deux  tiers  antérieurs  de  la  langue et  pour  les  glandes  submandibulaire et  sublinguale.     Les  fibres  parasympathiques  pré ganglionnaires  transportées  par  la  corde  du  tympan  (VII)  font synapse  dans  le  ganglion  submandibulaire  avec  les  fibres  post ganglionnaires  transportées  par le  nerf  lingual.  Ces  dernières  quittent  le  ganglion  submandibulaire  et  regagnent  soit  le  nerf lingual  pour  l’accompagner  jusqu’aux  tissus  cibles  soit  les  ganglions  submandibulaire  et sublingual  pour  les sécrétions  glandulaires. Les  fibres  du  goût  des  2/3  antérieurs  ne  passent  pas  par  le  ganglion  et  se  distribuent  avec  les rameaux  terminaux.   Le  nerf  glossopharyngien  (IX)  assure  l’innervation  sensitive  et  gustative  du  1/3  postérieur  de la langue  (partie pharyngienne).  

Au  vue  de  nombreux  rapports  que  le  nerf  lingual  entretient  avec  les  autres  structures anatomiques  et  sa  situation  sous-muqueuse,  il  peut  faire  l'objet  de  lésions  lors  d'actes chirurgicaux.  La  suture  nerveuse  immédiate  du  nerf  lingual  après  incision  n’est  pas  toujours suivie  d’une  restitution  sensitive  et  sensorielle  lors  de  la  deuxième  année  d’évaluation  postopérationnelle.  Il  convient  donc  de  le  repérer  avant  de  débuter  l’intervention chirurgicale.  

  1. Le  nerf  facial  (VII) :

Le  nerf  facial  (VII)  est  un  nerf  moteur  pour  les  muscles  de  la  face,  il  est  donc  responsable  de l’expression  faciale.  Il  possède  trois  contingents  moteur,  sensitivo-sensoriel  et  végétatif  ayant chacun  une  origine  différente.

Après  son  émergence  du  sillon  bulbo  protubérantiel,  le  nerf  facial  accompagné  du  nerf vestibulo-cochléaire (VIII),  pénètre le  méat  acoustique  interne.  Arrivé au  fond  du  méat,  le nerf facial  rentre  dans  un  canal  osseux qui  lui  est  propre  :  le  canal  facial,  où  il  présente  trois  portions labyrinthique,  tympanique et  mastoïdienne.   Le  nerf  facial  commence  son  trajet  extra  crânien  à  la  sortie  de  sa  portion  mastoïdienne  par  le foramen  stylomastoïdien.  Il  a  un  court  trajet  dans  l’espace  rétro-stylien  où  il  croise  la  face externe  du  processus  styloïde  et  pénètre  dans  la  loge  parotidienne  en  passant  entre  le  muscle stylohyoïdien  et  le  muscle digastrique. Dans  la  glande  parotide,  il  entretient  des  rapports  médialement  avec  l’artère  carotide  externe et  la  veine  jugulaire  externe.  A  ce  niveau,  le  nerf  facial  peut  être  facilement  lésé  par  toute atteinte  parotidienne  ou  jugale,  traumatique  ou  tumorale. Le  nerf  facial  chemine  ensuite  sous  le  système  musculo-aponévrotique  superficiel  (SMAS) jusqu'aux  muscles de  la  face,  muscles  peauciers  du  crâne,  de  la  face  et  du cou.  

  • Fonctions et territoires  d’innervation du nerf facial :

Le  nerf  facial  est  principalement  le  nerf  moteur  des  muscles  peauciers  de  la  face  et  du  cou. Ses  autres  rôles  connexes  moteurs,  sensitifs,  sensoriels  et  sécrétoires  sont  également importants  à connaître afin de  mieux  appréhender  sa pathologie  et  son  exploration.

Le  nerf  facial  est  responsable de  l’innervation motrice des  muscles  faciaux  de  l’expression  en dehors  du releveur  de  la  paupière  supérieure.  Il  innerve  également  le  muscle  de  l’étrier  (muscle du  réflexe  stapédien),  le  ventre  postérieur  du  muscle  digastrique  et  le  muscle  stylohyoïdien.

Le  nerf  facial  assure  l’innervation  sensitive  de  l’auricule  et  du  méat  acoustique  interne  [10], ainsi  que  de  la zone Ramsay-Hunt.  

Les  fibres  gustativo

-sensorielles du  nerf  facial  innervent  les deux  tiers  antérieurs  de  la langue cheminant  par  la  corde  du  tympan  pour  rejoindre  le  nerf  lingual.  Les  fibres  sécrétoires innervent  les  glandes  lacrymale,  nasale,  palatine,  submandibulaire  et  sublinguale. Ces fibres  végétatives  efférentes  utilisent deux  ganglions : ptérygo-palatin  et  submandibulaire. Elles représentent  la moitié des  fibres  efférentes  de  la  face.

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Le  nerf  facial  est  le  seul  nerf  crânien  à  avoir  un  trajet  anatomique  aussi  long  dans  un  canal osseux  inextensible.  Cela  rend  compte  du  grand  nombre  d'étiologies  possibles  à  une  altération de  la  fonction  faciale.  Le  nombre  de  ses  ramifications  à  destinée  sécrétoire,  réflexe,  ou sensorielle explique  la diversité  des  tableaux  cliniques  selon  le siège lésionnel  sur  le trajet  du nerf  facial.  Les  principales  étiologies  sont  les  lésions  traumatiques  par  fractures  du rocher,  par  plaies  pénétrantes  ou  par  lésions  iatrogènes,  les  causes  tumorales  (notamment les tumeurs  malignes  parotidiennes)  et  les étiologies infectieuses  et  malformatives. Les  émergences  du  nerf  facial,  en  particulier  lors  de  son  trajet  intra-pétreux,  permettent  de localiser  le  site  lésionnel  en  fonction  des  signes  cliniques  associés  à  la  paralysie  faciale périphérique :

  • L’atteinte  du  segment  labyrinthique  associe  une  symptomatologie  homolatérale  à  la  lésion comprenant  une  sécheresse  des  fosses  nasales  et  de  l’œil  (atteinte  du  nerf  vidien),  une hyperacousie  (atteinte  du  nerf  de  l’étrier,  ou  nerf  stapédien,  qui  n’atténue  plus  les mouvements  de  cet  osselet  dans  la  transmission  du  signal  sonore),  une  perte  du  goût  des deux  tiers  antérieurs  de  l’hémilangue,  une  xérostomie  (atteinte  du  nerf  lingual),  une hypoesthésie de  la conque de  l’oreille  (atteinte  du nerf  de  Ramsay-Hunt). 
  • L’atteinte  du  nerf  facial  dans  son  segment  tympanique  préserve  de  l’assèchement  de  l’œil et  des  fosses  nasales au  niveau homolatéral.
  • La  lésion  du  segment  mastoïdien  est  à  l’origine
  • d’un  tableau  qui  s’allège  encore  avec disparition  de  l’hyperacousie  homolatérale.
  • Dans  la  paralysie  faciale  a  frigore  (de  Bell),  secondaire  à  une  inflammation  du  nerf  facial,  le premier  symptôme  observé  est  la  paralysie  des  muscles  innervés  par  les  fibres  efférentes motrices,  soit  les  muscles  faciaux  de  l’expression,  le  muscle  stylo-hyoïdien,  le  ventre postérieur  du  digastrique  et  le  muscle  stapédien.

  • Le  nerf  glossopharyngien  (IX) :
  • Il  s’agit  d’un  nerf  typiquement  mixte  :  sensitif,  moteur  et  sécrétoire  comportant  des  fibres motrices pour  le  seul  muscle stylopharyngien.   Il  émerge  du  crâne  par  le  foramen  jugulaire  et  est  souvent  synergique  du  nerf  vague  (X).    Il  est en  contact  pendant  son  trajet  avec  le  nerf  vague,  accessoire,  l’artère  carotide  interne  et  la veine  jugulaire  interne.  Il  chemine  dans  l’espace  rétro-stylien,  passe  dans  l’espace  carotidien, puis  dans l’espace  sous  parotidien  postérieur  avant  de  gagner  le pharynx  [11] Il  donne des  branches  pour  :

  • Le  nerf  tympanique  (sensibilité de  la caisse du  tympan et  de  la  trompe  auditive),
  • Le  rameau du  stylopharyngien  (moteur),
  • Le  rameau pharyngien  (sensitif)  qui  s’associe aux  fibres du  X,
  • Le  rameau du  sinus  carotidien,
  • Le  rameau lingual  pour  le  goût  du  tiers  postérieur  de  la langue.  
  • Le  nerf  glossopharyngien  (IX)  est  responsable  de  l’innervation  sensitive  de  l’oropharynx,  du tiers  postérieur  de  la  langue,  des  amygdales  palatines  et  des  muqueuses  de  l’oreille  moyenne, de  la  trompe  auditive  et  des  cellules  mastoïdiennes.  Il  régule  la  sécrétion  salivaire  des  glandes parotides  via  des  fibres  parasympathiques  apportées  par  le  n.  petit  pétreux  dans  le  ganglion otique.  Il  reçoit  des  fibres  gustatives  du  tiers  postérieur  de  la  langue  (partie  pharyngienne),  son contingent  sensitif  représente  la  voie  afférente  du  réflexe  nauséeux  qui  est  donc  aboli  en  cas d’atteinte  du  IX.

    Lorsqu’il  existe  un  phénomène  irritatif  du  nerf  glossopharyngien  (IX),  on  assiste  à une  névralgie  du  glossopharyngien  dont  les  caractéristiques  cliniques  ressemblent  à  celles  de la  névralgie  essentielle  du  V  mais  pour  un  territoire  sensitif  différent,  lingual  postérieur  et pharyngolaryngé.

  • Le nerf  vague  (X) :
  • Le  nerf  vague  (X)  est  un  nerf  mixte  sensitif  et  moteur.  Il  possède  la  distribution  la 

par Claude Foumtum