1. L’énonciation au théâtre

Dans une pièce de théâtre, il n’y a pas de narrateur. Ce sont les personnages qui situent l’énonciation. Leurs paroles peuvent désigner le récit d’un évènement survenu hors de la scène ; une action (lorsque la parole d’un personnage est immédiatement suivie d’effets) ou d’un discours entre plusieurs personnages.

• Types de dialogue

Le dialogue est un échange entre plusieurs personnages. Ainsi, comparer la longueur des répliques, la fréquence des formes interrogatives et impératives permet d’étudier les rapports de force qui existent entre les personnages.
 

• • La réplique

C’est la parole, ou un discours prononcé par un personnage à l’intention d’un autre personnage ou de plusieurs autres personnages présent dans la scène. Elle se désigne encore comme une suite de réponse dans un dialogue entre des personnages autours d’un sujet donné.

• • La tirade

C’est une longue réplique sans interruption. Lorsque dans un dialogue, un personnage émet une longue réponse, on parle alors de tirade. Comme son nom l’indique, il apparait dans le dialogue dans de circonstances particulières. Quand il personnage veut mettre l’accent un point particulier dans le souci soit d’expliquer, de convaincre /persuader ou d’exprimer un sentiment spécifique généralement à la colère ou à l’indignation.

• • Le monologue

C’est une tirade prononcé par un personnage seul en scène ou qui croit l’être. Le monologue est un dialogue introspectif, le personnage se parle à lui-même et parfois en lui-même. Il dévoile ses sentiments les plus profonds. C’est dans ses dialogues que la véritable nature d’un personnage est présentée, il est complètement dévoilé au public.

• • L’aparté

C’est une réplique prononcé par un personnage à l’insu d’un autre, pour lui-même ou pour le public. En d’autres termes, c’est comme murmurer un sentiment à voix basse qui peut être un mécontentement, un surprise ou encore une joie que l’on ne veut exprimer devant les autres personnages. Dans une pièce de théâtre, les apartés sont généralement destinés au public ou à un autre personnage avec qui on agit de connivence.

• • La stichomythie

C’est l’échange rapide de répliques courtes et vives. Cette dernière apparait souvent lors d’une querelle entre les personnages où chacun cherche à avoir le dessus sur l’autre. Ou encore témoigne du non désir de dialoguer entre les personnages ainsi, les répliques sont courtes et rapides dans le souci d’écourter le dialogue.

2. Découpage de la pièce

• • L’acte

C’est l’unité la plus longue de la pièce. Il débute lorsque les rideaux s’ouvrent et s’achèvent lorsqu’ils se ferment  ou encore lorsque l’obscurité se fait sur la scène. Entre deux actes, une multitude d’éléments peuvent changer à savoir l’époque et le lieu. Une pièce de théâtre de manière générale comporte cinq actes.

• • La scène

C’est l’unité la plus courte de la scène. Le changement de scène se fait lorsqu’il y a entrée ou sortir d’un ou plusieurs personnages. Elle contribue à la progression de l’histoire (l’intrigue). Dans chaque acte, le nombre de scène n’est pas fixe, cela dépends de la sensibilité du dramaturge.

• • Scène d’exposition

La situation d’exposition est lorsque le dramaturge présente la situation initiale de la pièce et le caractère des principaux personnages présents ou absents de la scène qui va se jouer.

• • La règle des trois unités

La règle des trois unités nait au XVIIème siècle avec la normalisation des écrits littéraires. Ces règles visent à aider le dramaturge à accroitre son efficacité théâtrale et de rendre l’action plus proche du spectateur.

• L’unité d’action : c’est dire que dans le théâtre, il ne doit y avoir qu’une seule action. Les actions secondaires sont prohibées. Tout doit se concentrer sur l’acteur principal afin de simplifier l’intrigue.
• L’unité de temps : c’est l’obligation de situer l’action dans un temps défini et court. Ainsi, l’action au théâtre classique ne doit pas dépasser les vingt-quatre heures. Ceci dans le souci d’éviter l’invraisemblable.
• L’unité de lieu : l’action doit se dérouler en un seul lieu. Dans ce cas, l’espace scénique correspond au lieu de l’action.

Cependant on observe d’autres unités qui permettent de compléter les trois premières à savoir :

• L’unité de ton : c’est le fait de définir une tonalité et la respecté tout au long de la pièce de théâtre afin de distinguer la séparation des sous genres théâtraux. C’est dire que l’on ne doit pas par exemple retrouvé une tonalité tragique dans une pièce comique.
• La règle de bienséance : c’est le désir d’éliminer toute représentation ou scène pouvant heurter la sensibilité des spectateurs à savoir des scènes de nudité où il y’a atteinte à la pudeur, les scènes de violence ou de meurtre.
• La règle de vraisemblance : c’est le fait de représenter des faits qui sont commun au spectateur. C’est de donner une impression de vérité, de crédibilité à l’histoire jouée sur scène. Ainsi, le spectateur pourrait se retrouver et l’objectif ou le but visé par la représentation pourra facilement atteindre le lecteur. Si l’on lui représente un fait dont il n’a pas conscience, le spectateur ne se sentira pas concerner.

NB : Ces règles sont celles observées dans le théâtre classique, avec l’avènement du romantisme et du post-modernisme, ces règles se sont vues briser et outrepasser. Et le style théâtrale par excellence qui illustre cette brisure est le théâtre de l’absurde avec pour chef de file Samuel Beckett.

3. L’espace théâtral

Dans une pièce de théâtre, on distingue trois types d’espaces :

• • L’espace référentiel

C’est le lieu fixé par le dramaturge et que la scène doit représenter grâce aux éléments du décor. Ainsi, s’il est question d’une ile par exemple, les éléments du décor doivent mettre en présence des éléments qui renvoient à une ile, tels que les arbres fruitiers exotiques, l’océan, une rive des oiseaux figés dans leur envol et des animaux exotiques tels que des singes.

• • L’espace scénique

C’est le lieu physique où jouent les acteurs et qui est délimité par une estrade. Cet espace scénique délimite la scène en avant-scène (l’espace situé juste devant le public), le fond de la scène (où les personnages se situent généralement), le côté jardin (c’est le lieu où entre les personnages qui viennent de l’extérieur) et le côté cour (qui désigne l’espace par où entre les personnages qui viennent de l’intérieur de la scène, dans le cas d’une maison, ce sont des personnages qui habitent la maison).

• • Le hors-scène

C’est le lieu d’origine ou de destination des personnages. Il est situé dans les coulisses et peut être comme dans le théâtre classique le lieu des crimes (puisqu’il n’est pas question de présenter des scènes de meurtres au public) qu’on se représente sur scène sans choquer les spectateurs.

4. Les personnages

Pour étudier les personnages dans une pièce de théâtre, il faut s’intéresser à un ensemble d’éléments.

• Leur statut

Ceci consiste à déterminer qui sont les personnages principaux et les personnages secondaires.

• Les caractéristiques

C’est cherché à connaitre leurs particularités, à savoir leur place dans la scène jouée, leur trait de psychologie, leur préoccupation,  leur fonction sociale et symbolique dans l’histoire racontée.

NB : C’est à l’aide des champs lexicaux que l’on retrouve facilement ces caractéristiques liées au personnage.

5. Les didascalies

On parle de didascalie lorsque le dramaturge donne des indications textuelles sur la mise en scène. Elle renseigne soit sur l’attitude des personnages, leur façon de parler, le ton qu’ils emploient, leur position ou la disposition des objets. C’est une consigne laissée par le dramaturge, elle n’est pas dite dans le texte mais sont destinées aux lecteurs. Cependant, on peut retrouver dans les répliques les indications sur les attitudes des personnages, sur un lieu ou une donnée temporelle, on parle alors de didascalies internes. L’étude des didascalies revoient encore à l’étude de l’espace et du temps dans une pièce théâtrale. Ainsi, analyser les indices spatio-temporels dans les répliques permet de préciser le rythme de l’action.

6. La mise en scène

La mise en scène est le fait de proposer une lecture particulière et personnelle de la pièce de théâtre à jouer. C’est généralement le travail du metteur en scène ou régisseur, qui se charge d’organiser le jeu des acteurs, de choisir le décor qui correspond et les costumes qui scient à chaque personnage.

7. La situation de la scène
    
   • L’exposition

C’est lorsqu’au début d’une scène, le dramaturge apporte des informations qui permettent de comprendre l’intrigue : le lieu, l’époque, le rappel du passé, les objectifs des personnages.

• • Le nœud dramatique

Ce dernier met en relief les obstacles qui, tout au long de la pièce s’opposent à la volonté des personnages. Ce sont encore les moments cruciaux de la pièce de théâtre, où des faits joués sont décisifs et déterminants pour la suite de l’intrigue.

• • Le dénouement

C’est généralement l’élément qui vient mettre fin à l’ensemble des nœuds dramatiques. Il est souvent provoqué par un évènement inattendu encore appelé coup de théâtre.