<

Cours De Litterature

Reception critique des textes litteraires

Qu est-ce que la critique litteraire

La critique littéraire renvoie à tout jugement, évaluation porté sur un texte littéraire. Il peut encore être compris comme toute étude discursive et interprétative des textes littéraires.

            Elle peut être présenté sous forme de discours théoriques (en s’axant autours des théories et méthodes littéraires) ou de compte rendu de la lecture d’une œuvre littéraire (ce point est récurrent dans les articles de presse). C’est le cas du dernier roman de Guillaume Musso   la vie sécrète des écrivains qui a reçu une grande critique médiatique.

            Pour le dictionnaire Larousse en ligne, la critique littéraire est un effort de discernement qui s’applique aux œuvres des écrivains, soit pour les juger soit pour expliquer leurs formations, structures et sens.

            En littérature, la critique est la remise en question d’œuvres préexistantes. Ainsi, on verra des auteurs qui s’auto critique (Pierre Corneille, les examens de ses propres tragédies), Molière (les précieuses ridicules, la critique de l’école des femmes) pour défendre son art. Et d’autres qui comme Victor Hugo critique la chartreuse de Parme d’honoré de Balzac, ou Baudelaire qui critique Don Juan aux Enfers de Molière. Cette critique n’est pas forcement péjorative, elle peut également être l’éloge du génie de l’écrivain critiqué, la reconnaissance de sa grandeur et de son inspiration artistique.

  1. La conscience critique

L’expression « la conscience critique » est le titre de l’ouvrage de Georges Poulet publié en 1971. De prime à bord une compréhension segmentée des deux notions que contient cette expression favoriserait un meilleur entendement du concept. En effet, on entend par « conscience » tout ce qui définit un sujet humain, qui pense en lui et au milieu des autres, qui a conscience de ses agissements et de ses états d’âme. Cette notion témoigne d’une certaine responsabilité de ce que l’on pense ou fait.

Le terme « critique » quant à lui est la remise en question de quelque chose. Ceci met en relief l’acte d’observation de ce qui nous entoure, du jugement qu’on porte sur les choses ou encore sur nous-même. C’est la raison ou encore la rationalité qui est l’essence de la critique en ceci qu’elle permet de démontrer, de confirmer ou d’infirmer un fait.

Nous avons ainsi deux notions qui mettent en compte le dedans et le dehors, l’intérieur et l’extérieur du regard humain. Une lecture linéaire de cette expression peut se comprendre comme une conscience qui critique (critique étant verbe). Ceci voudrait dire que la conscience est personnifiée, capable de juger au même titre que l’homme conscient. Cependant, une lecture au sens figuré nous fait comprendre que la conscience critique est le rapport que fait le critique à lui-même ou à tout ce qui l’entoure, ses semblables, la création et le génie créateur. Bref, cette expression examine la posture du lecteur ou du critique (celui qui remet en question) vis-à-vis de l’œuvre littéraire et cette position est influençable par la conscience car cette dernière représente l’activité intellectuelle menée lors d’une critique.

En somme, la conscience critique consiste à porter un deuxième regard sur ce qui a été fait, ceci en assimilant les mots, les retravaillant, les interprétants à nouveau afin de dévoiler ce qui a été cachée ou qui n’a pas encore été dévoilé.

  1. La critique thématique

Profondément théorisée par Jean Pierre Richard, critique littéraire français, la critique thématique est la description du paysage littéraire d’un auteur. Elle désigne l’ensemble du champ perceptible singulier de ce dernier.

Cette description du champ perceptif singulier est celle de la conscience encore appelée « imagination matérielle » par Bachelard (principales théoricien du thématisme) et qui désigne «  les sensations, les rêveries, les pulsions et les répulsions, les euphories et les dysphories que suscitent certains éléments, certaines matière, certains états du monde extérieur ». Son principe et son but sont  de « décrire non seulement le sens et l’unité d’une œuvre mais aussi le style d’une être au monde, les grandes coordonnées du séjour d’un écrivain ». La critique thématique n’est pas une critique explicative ni interprétative, elle ne cherche pas à donner sens aux éléments présent dans une œuvre littéraire, mais cherche plutôt à tenir compte de tous ce qui influence l’auteur lors de la création de son œuvre aussi bien sur le plan interne qu’externe.

Méthodologiquement, cette critique thématique consiste à rassembler tous éléments répétitifs, ou tout élément qui revient de manière répétitive dans un texte pour l’organiser sous forme de thèmes.  Ces thèmes favorisent une compréhension immanente du texte et qui se perçoit à travers les sensations, l’appréhension intellectuelle et du système d’écriture de l’œuvre. Ainsi tout ce qui permet au lecteur de reconstituer l’unité de l’esprit de l’écrivain fait partir de la critique thématique.

Cependant, pour reconstituer tous ces éléments, on a besoin des disciplines intellectuelles telles que la psychologie, la psychanalyse (qui selon Jean pierre Richard met respectivement  en avant la conscience créatrice et l’apport de l’inconscient) et la phénoménologie (qui est l’analyse et la description de phénomènes perceptibles).

  1. La critique de la critique

La critique en littérature est l’art de juger les œuvres de l’esprit. Et la critique de la critique est la remise en question de ce qui a été critiqué. De plus, la critique peut se comprendre comme ce qui est perceptible, fini et totalitaire et la critique de la critique un dépassement de ce caractère clos de ce qui est perceptible afin de proposer une nouvelle compréhension du phénomène fixe.

Prenons l’exemple du prolétariat. Elle est une critique en ceci qu’elle est désignée comme la dernière couche sociale et qu’elle ne saurait jamais aspirée à gravir l’échelon social. La critique de la critique du prolétariat serait comme un refus de la condition fataliste que l’on attribue au prolétaire à savoir qu’il ne peut devenir autre chose dans sa vie que pauvre, car ses parents avant lui l’étaient et il le serait également.

C’est  ainsi que se déploie la critique de la critique en remettant en cause tout ce qui est sensé être fixe et inchangeable.

par Claude Foumtum