Cours Philosophie
par Herve Touk
Commençons tout d’abord par souligner que le mot « Sujet » vient du latin « Subjectum » qui signifie « ce qui est dessous ». En d’autres termes, c’est ce qui nous permet de trouver l’identité même d’une chose.
En philosophie, cette notion de sujet possède deux sens. Dans un premier temps, la période moderne le voit comme ce qui se distingue de l’objet. Le sujet dans ce sens va donc s’apparenter à ce qui fait appel à l’existence d’une âme ou d’une subjectivité. C’est avec des philosophes comme Descartes et Kant que cette conception prendra de l’importance. Ensuite sa définition aura un pas de plus avec ces deux penseurs. Le Sujet sera aussi un être conscient de lui-même et capable de dire « Je ». Ce « Je » le place dans une liberté totale et dans la responsabilité de ses actes, et au même moment conscient de son existence. C’est d’ailleurs dans ce sens que Emmanuel Kant dit : « le je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations » (Critique de la raison pure, 1781).
Le sujet de façon plus claire est donc celui qui, à partir d’un certain âge a le pouvoir de dire « Je », ce qui prouve sa capacité à pouvoir se représenter comme un sujet unifié et propre en son genre. Il apparaît donc clairement qu’à partir des modernes, la pensée ou la raison est la seule réalité qui prouve l’existence du Sujet en philosophie. Descartes n’a donc pas tort lorsqu’il l’affirme dans son « Cogito ergo sum » : « Je pense donc je suis ». La pensée est donc ce qui permet à l’homme de s’affirmer comme sujet et de pouvoir s’appréhender lui-même en appréhendant le monde. C’est ce qui se laisse entendre dans cette autre affirmation de Descartes : « par le mot de penser, j’entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons immédiatement » (Principes de la philosophie, 1644.).
Le sujet est donc en philosophie celui qui prend conscience qu’il est conscient. Être sujet en philosophie c’est être soi-même, sans aucune médiation entre le « Je » et la conscience. C’est celui qui connaît et qui se connaît.
Nous venons donc de définir le Sujet en philosophie et nous avons vu que c’est l’individu qui se réalise comme sujet unifié et qui ne subit aucune influence certaine. Du moins c’est la conception de certains penseurs de la modernité à l’instar de Descartes. Mais est-il logique que l’homme qui est un microcosme dans un macrocosme donc, un petit élément dans un vaste univers, puisse vivre sans être influencé par quoi que ce soit ?