Les différents modèles étatiques connus dans l’histoire de la philosophie n’ont pas toujours été appréciés par certains penseurs. C’est surtout le cas de l’Etat souverain que certains trouvaient très oppresseur.
- l’aliénation de l’Etat
Si l’État souverain est censé avoir tous les pouvoirs y compris les pouvoirs économiques, dans une société capitaliste et pragmatique, c’est alors tout naturellement qu’il se range auprès de la classe susceptible de les lui accorder. L’État ne servirait alors plus du tout l’intérêt commun, mais seulement des intérêts biens particuliers. C’est ainsi que les prolétaires n’auraient plus de dignité face aux bourgeois. C’est avec Karl Marx que nous avons cette thèse dans son ouvrage intitulé : Le capital. Laisser régner un Etat souverain c’est offrir les classes pauvres à la merci des riches. Il rejette donc avec vivacité l’idée d’un gouvernement souverain.
- La vie des sociétés sans Etats est parfaite
Pour certains philosophes, il est préférable de penser à des sociétés sans états. Ces sociétés sont mieux organisées et ont une vie plus paisible que celles sous un gouvernement. L’anthropologue Clastres dans son ouvrage La société contre l’État, s’est longtemps penché sur la question. Dans cet ouvrage, il montre que dans ces sociétés, les hommes ne sont pas du tout naturellement, comme dans l’Antiquité, ou volontairement, comme dans la période moderne, obligés de se constituer en État et à se regrouper, et certaines guerres tribales visent justement à lutter contre une quelconque alliance qui conduirait à instruire des classes dirigeantes. C’est le pouvoir des coutumes et des traditions qui prennent le dessus ici et chacun se sentant content de les respecter sans nuire à autrui.
