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Cours Philosophie

LA VERITE

VERITE ET OPINIONS
  1. L’enseignement rhétorique des sophistes

La philosophie a toujours été contre la rhétorique car pour elle, cette dernière se limite à convaincre. La vérité ne se maquille pas, elle dit ce qui est vrai. Le philosophe depuis l’Antiquité a toujours cherché à se démarquer de la rhétorique. La rhétorique est l'art de composer, sur n'importe quel sujet, un discours brillant et digne d'être approuvé. Les sophistes étaient spécialistes de cet art. Cette forme de discours tient autrui en son pouvoir en le ralliant à sa cause, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Les Sophistes cherchaient donc plus à émouvoir les foules qu’à leur distiller le bon. La vérité n’était pas l’essentiel ici, mais, la manière dont on peut paralyser l'esprit critique d'autrui pour le faire tomber sous le charme de la persuasion. La sophistique ne croit pas en la vérité et c’est dans ce sens que Protagoras enseignait que : «  L’homme est la mesure de toute chose ».

 

  1. La difficulté d’atteindre la vérité

Platon soutenais que nous naissons tous ignorants et nous tenons pour vrai ce que nous apprenons des autres et de nous-mêmes. Il recommande donc de dépasser ce pseudo-savoir constitué d'opinions et de croyances diverses et instables. Il faut sortir de cette prison de l’opinion pour chercher à connaître ce qui est et la cause de ce qui est. Dans le platonisme, ce qui est ce sont les premiers principes des choses que Platon nomme « Formes » ou « Idées ». Elles constituent le modèle éternel et parfait des choses sensibles. Ces Idées intelligibles ont elles-mêmes pour cause l'Idée du BIEN en soi. Ce n'est qu'après bien des efforts et en suivant une voie étroite et escarpée qu'on peut enfin espérer connaître la Vérité. Il nous est demandé de commencer d’abord par se détacher de l'emprise qu'ont sur l'esprit les apparences ou les phénomènes sensibles en s'habituant à considérer les choses non pas selon leur multiples qualités toujours changeantes, mais selon leur quantité. C’est pourquoi il demande que l’on cherche à devenir des géomètres.

Socrate et Platon sont donc convaincus qu'il existe au-delà des opinions subjectives une vérité universelle et qui est accessible à tout homme désireux de la connaître et prêt à faire l'effort qu'elle exige.

La philosophie occidentale est née de la conviction qu'il existe une seule et unique Vérité et non des vérités propres à chacun. Philosopher c’est donc prendre acte de cela.

par Herve Touk


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