Cours Philosophie
par Herve Touk
L’inconscience est un concept forgé par la psychanalyse pour rendre compte du fonctionnement psychique de l’être humain. C’est avec Freud que nous avons le mérite de voir cette notion prendre une place importante en philosophie. Dans le langage courant, on parle d’inconscient pour dénoncer un comportement irresponsable ou pour parler de ce dont une personne ne se rend pas compte. Mais en philosophie, l’inconscient est au fondement même de la vie psychique, car la masse des pensées inconscientes constitue la matrice de toutes les pensées connues du sujet. Contrairement à ce qu’on avait à penser dans la période classique, beaucoup de choses échappent au sujet. Il y a plusieurs actes qu’il pose sans que son avis ne soit pris en compte. Il y a assez de changement dans l’âme que le sujet n’arrive même pas à apercevoir. C’est dans le même sillage que Leibniz déclare : « Bien qu’on ne saisisse que le tout de ces perceptions, chacune d’entre elle produit bien un effet sur nous » (Nouveau essais sur l’entendement humain, 1765). Il veut dire qu’en effet tous les actes que nous posons de l’extérieur sont des résultats de certaines perceptions internes que nous n’arrivons pas souvent à saisir.
Pour Freud, l’Inconscient est l’ensemble de tout ce que le sujet ne pense pas de lui-même, mais aussi des pensées refoulées par l’esprit, non pas de manière volontaire, mais spontanée. Plus clairement, c’est le produit du refoulement.
Selon Freud, l’homme n’est pas transparent à lui-même, car la conscience n’est qu’une partie infime du psychisme humain. C’est pour ça qu’il dira : « Le moi n’est pas maître dans sa propre maison » (Essai de psychanalyse appliquée, 1920). Le sujet a sans cesse des automatismes dans les gestes, les pensées et les paroles. Le refoulement qui se fait dans l’inconscient provient des désirs et pulsions rejetés par leur incompatibilité avec les exigences sociales et morales créées par le sujet. Pour mieux expliquer cette théorie, Freud va proposer une première division du psychisme qu’il va apparenter à une maison à trois étages :
Après cette première division, il donnera une autre qui est la plus répandu :