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Cours Philosophie

LE TRAVAIL

LES INFLUENCES DU TRAVAIL SUR L HOMME
    1. Le travail : une formation entre contrainte et dépendance

Avec l’évolution du temps, le travail de l’homme ne pouvait plus être comme avant. Les difficultés climatiques, l'errance et le nomadisme qui les ont suivis, la nécessité et surtout la rivalité entre clans ont conduit à des guerres de territoires, devenues de plus en plus meurtrières avec l'invention de la métallurgie et des armes. Tous ces fléaux ont amené des dangers comme l'esclavage. Les esclaves et les prisonniers de guerre étaient contraints de travailler pour leurs bourreaux. Voilà dans quel sens le travail devenait une contrainte. Même après cela, le capitalisme a fait continuer cette mauvaise habitude dans laquelle les plus démunis devaient travailler pour les plus nantis moyennant une rémunération insignifiante. Même ici, nous sommes sous la contrainte car, les pauvres sont obligés de travailler dures pour pouvoir manger. Le travail au fur et à mesure devient donc plus une contrainte et une dépendance qu’un plaisir de transformer son environnement. Aristote à ce propos dit : « L'esclave est un instrument vivant, venant avant les autres [...]. Si les navettes [au moyen desquelles on tisse la laine] tissaient toutes seules, le maître des travaux n'aurait pas besoin de serviteurs, ni les chefs de familles, d'esclaves » (La Politique, I, 2).

Cependant, il n’y a pas que l’esclave qui souffre dans cette situation. Certains philosophes ont montré que ceux qui ne travaillent pas (les maîtres), dépendent du travail des autres (esclaves). C'est ce que Hegel appelait la dialectique du maître et de l'esclave. Dans cette théorie, Il montre que le travail, qui est subi au départ par un être dépendant, le forme et l'éduque. Celui-ci bénéficie des savoirs et des savoir-faire qui lui acquièrent une formation essentielle. Les maîtres au contraire, sombrent dans l’oisiveté. Voilà comment le travail, devient rapidement une source de dépendance. Le maître devient dépendant dans la mesure où il a besoin du savoir technique de son esclave. Situation qui peut virer à la catastrophe puisqu’à la fin l’esclave connaît faire tout pour le maître qui ne maitrise que l’utilisation. Et si l’esclave se révolte, le maître n’aura rien pour se défendre. Raison pour laquelle les deux sont en manque de liberté dans un certain sens.

    1. Le travail forme l’homme à la morale

Pour Kant, le travail est un devoir envers soi-même, un devoir qui forme l'homme moralement parlant. Le travail satisfait la conscience morale et la fierté humaine. C’est par le travail que l’homme satisfait ses besoins.  Le travail est donc un devoir et son habitude, une vertu. Pour Kant c’est le travail qui rend l’homme meilleur. C’est lui qui permet  l’homme de se dépasser moralement.  Freud va renchérir cette thèse en affirmant : «Être normal, c'est aimer et travailler ». Mais pour Freud, il ne s’agit pas seulement d’un travail social, mais aussi un travail intérieur pour devenir de plus en plus bon. Pour corriger sa propre nature. Il parlera par exemple du travail du deuil, qui est un effort mental pour surmonter la perte d'un être cher.

    1. Le travail : facteur d’une vie paisible avec autrui

Le travail forme à la vie sociale. Le travail nous apprend à s’entraider et à partager les peines de l'autre. Pour qu’un travail soit bien fait, il faut obligatoirement coopérer. La division du travail est profitable pour toute la communauté, car personne ne profitera de l’autre et chacun trouve son compte.

L’autre prouesse du travail dans la société, c’est qu’il facilite la communication. Hegel soutient que le travail et le langage sont intimement liés, pour pouvoir travailler ensemble et se comprendre il faut automatiquement dialoguer. Voilà où intervient le langage. C’est deux sont facteur d’extériorisation de la conscience dans sa relation de reconnaissance par les autres consciences.  Le langage comme le travail sont donc instrument de socialisation.

par Herve Touk


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