Le terme autrui n’appartient pas au langage populaire. Autrui correspond à un individu, il est donc le tout autre d’un animal, d’une chose ou d’un dieu. Il correspond à l’autre soi - même qui est à la fois semblable et pourtant différent de moi. Autrui est un autre sujet, une autre conscience qui ne doit pas être traité comme un objet.
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- Autrui : l'inconnaissable
Nous ne pouvons pas réellement connaître Autrui. Il nous est impossible d’accéder directement à sa conscience. Le sujet ne peut connaître que sa seule existence. C’est pourquoi pour Descartes l’existence d’autrui est une réalité dont on peut douter. La conscience de soi est première et ne passe pas par l’autre. Il n’y a aucune expérience directe ou immédiate d’autrui comme alter ego. Il ne nie bien sûr pas l’existence d’autres sujets, différents de moi. Mais je ne peux les connaître que par des preuves indirectes comme le langage. C’est le langage humain qui nous permet de nous connaître parce que nous dialoguons. Car c’est le lieu où autrui et moi pouvons partager nos pensées.
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- Le moyen de connaissance d'autrui
Il y a un seul moyen externe qui peut me permettre d’essayer de connaître autrui. On peut par une attention au corps de l’autre et à ses expressions accéder à des manifestations de sa conscience. C’est par exemple par un sourire ou une larme que je peux connaître ses émotions. Pour Husserl, c’est la comparaison du corps d’autrui et du mien qui me permet d’affirmer qu’en lui, comme en moi, il y a une conscience. Et c’est le seul moyen qui m’est donné de connaître l’alter ego.