Cours Philosophie
par Herve Touk
La notion d’art est souvent assimilé au groupe de mot « beaux-arts ». Il s’agit de l'ensemble des activités tournées vers la production d'œuvres qui ont pour fonction de faire naître une émotion liée à la beauté et à la contemplation. Il existe une grande variété d'arts comme la peinture, la sculpture, la danse, le théâtre, la littérature, le cinéma, la musique. Malgré cela, il existe une singularité propre à l'expérience de l'œuvre d'art. Il y a quelque chose de commun dans toutes ces œuvres d’art. C’est la créativité.
Pour Hegel, la spécificité d'une œuvre d'art vient du fait qu'elle rend sensible une idée. Selon lui, l'œuvre d'art doit être comprise comme la traduction d'une idée spirituelle dans la matière. L’art n’est pas une simple imitation de la nature. C’est l'expression de l'homme ou encore la marque qu'il laisse de ses idées dans le monde. Ce qui est différent de l’art de la reproduction qui est le propre de la technique.
Une œuvre d’art répond au critère du beau. Conscient du fait que le beau peut parfois être subjectif, Emmanuel Kant dans la Critique de la faculté de juger, nous recommande de faire une distinction entre le beau et l'agréable. L'agréable renvoi à l'effet que produit un objet sur les sens d'un sujet. C’est ce qui touche aux sens d’un individu. Ce jugement appartient aux goûts de chacun. Kant dira : « Lorsqu'il s'agit de ce qui est agréable, chacun consent à ce que son jugement, qu'il fonde sur un sentiment personnel et en fonction duquel il affirme qu'un objet lui plaît, soit restreint à sa seule personne. […] le principe "à chacun son goût" (s'agissant des sens) est un principe valable pour ce qui est agréable » (Critique de la faculté de juger, 1790).
Il apparaît donc clairement que l’œuvre d’art vise à plaire pour plaire. Pas pour la satisfaction de nos sens. Elle interpelle notre contemplation, notre admiration pas notre approbation ou notre jugement. Le beau est ce qui plaît universellement et sans concept. C'est pourquoi le philosophe du siècle des lumières souligne qu'il existe un accord entre les individus sur le beau. Nous pouvons le voir dans cette affirmation : « Lorsqu'il dit qu'une chose est belle, il attribue aux autres la même satisfaction ; il ne juge pas seulement pour lui, mais pour autrui et parle alors de la beauté comme si elle était une qualité de la chose » (Critique de la faculté de juger, 1790). La beauté de l’œuvre d’art doit donc interpeller tout le monde, pas un individu pris à part.