<
Cours Philosophie
par Herve Touk
Si pour certains amoureux de la Sagesse comme ceux cités plus haut, le sujet n’est déterminé que par la pensée, ou que seul la pensée peut permettre à l’individu de se connaître, d’autres penseurs n’approuvent pas du tout cette thèse.
En effet pour d’autres modernes, il y a des réalités extérieures à l’homme qui agissent sur sa raison et dont il ne peut se passer. Pour ces derniers donc, le sujet ne peut juste pas se définir sur la base de la pensée seule. Quels sont donc ces autres éléments qui agissent sur le sujet et qui font partir de son existence ?
L’homme n’étant pas jeté dans le vide, il vit dans une société et celle-ci influence sa manière de penser et du coup, fait partir des éléments qui forment son identité. La pensée à elle seule ne peut pas déterminer l’existence d’un être humain. L’homme est un animal social, il a horreur de la solitude. Il cherchera toujours à aller à la rencontre des autres, ce qui fait qu’il sera à un moment donné obligé de sortir de son « Moi » pour le « Nous ». C’est ainsi que la société joue un rôle important dans la formation du sujet. Karl Marx dira par exemple : « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience » (Critique de l’économie politique, 1859). La société est donc un élément important dans la définition du sujet, car qu’il le veuille ou pas la société imposera toujours certaines caractéristiques de son être à l’homme.
Un autre élément externe à l’homme et qui ne dépend pas de lui est le temps. L’homme évolue selon son histoire et son temps. Ce qui veut donc simplement dire que sa manière de penser dépend du temps. Les conceptions qu’avaient les philosophes dans la période antique ont évolué dans la période médiévale et encore plus dans la période moderne. Le temps est donc également un facteur très important dans la définition du sujet, car le temps influence la pensée.
L’inconscient n’est pas forcement externe à l’homme, mais ne dépend pas de lui car il lui est inconnu et agit sur lui parfois sans son consentement. C’est avec Sigmund Freud, psychanalyste, que nous découvrons cet autre constituant du sujet. Pour les psychanalystes, l’homme n’est pas que raison mais aussi désirs, passions, rêves et autres. Ce monde psychique n’est pas toujours maîtrisé par le « Je ». L’affirmation d’une certaine autonomie du sujet par la pensée se trouve donc menacée par le fait que beaucoup d’éléments qui participent à l’élaboration de sa pensée lui échappent. Le sujet jusqu’ici ne peut donc pas seulement être définit par la seule pensée car elle-même se trouve dictée par ce que Freud appel le Surmoi.