Cours Philosophie
par Herve Touk
Chaque communauté humaine, a toujours eu une sorte d’organisation et de gouvernance que les penseurs de l’antiquité à l’instar de Platon et Aristote ont su idéaliser. C’est donc d’après eux, grâce à ces communautés que nous sommes arrivés à ce que nous appelons Etat aujourd’hui.
C’est dans la République et les Lois de Platon que nous verrons se développer la théorie de la Cité Idéale. De son temps, il n’y avait aucun fondement étatique dans les sociétés grecques. C’est dans cette même notion de « Polis » en grec que naît celle de politique. La question de de politique chez Platon est conforme à sa théorie des Idées. Il est question pour l’homme de dépasser le monde superficiel du sensible pour parvenir aux vérités de l’âme et de l’intellect qui sont immuables et universelles. C’est donc par l’éducation et la vie avec les autres que l’homme pourra accéder à la vie réelle. C’est ce que Platon illustre dans l’allégorie de la caverne dans le livre IV de La république.
Chez Platon, le gouverneur ou le politique est donc celui là qui pourra tirer l’égaré des ténèbres à la lumière. Le politique est alors identifié à la mise en place de lois et de principes rationnels dans une communauté, dans la Cité, afin d’éduquer chaque citoyen. Pour notre penseur, aucun régime politique humain ne peut véritablement faire ce travail, seul le philosophe en est capable. Ce dernier l’est parce qu’il a reçu l’éducation adéquate et l’expérience du passage au monde des Idées. Il est donc capable d’organiser la cité idéale de Platon. Le problème est que cette forme de cité idéale demeure un rêve et une utopie.
C’est Aristote qui est le premier à considérer l’homme comme un animal politique. Tout comme son maître, il pense que l’homme est par essence appelé à s’organiser en société hiérarchisée, et la famille est la première cellule dans laquelle on peut le constater. Pour profiter d’une vie paisible, les hommes doivent s’entendre sur ce qui est bien pour tous. L’organisation d’un ensemble de communautés en cité s’explique donc par le projet de la réalisation et de la préservation d’un bien commun. C’est ce qu’Aristote appelle « bien suprême ». C’est par l’entremise de la raison, de la justice et de l’exigence morale que les hommes pourront vivre en harmonie chez ce penseur antique. C’est dans ce sens qu’il dira dans Les Politiques : « il est manifeste, […] que la cité fait partie des choses naturelles, et que l'homme est par nature un animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard (des circonstances), est soit un être dégradé soit un être surhumain ».