Cours Philosophie
par Herve Touk
La linguistique est la branche de la philosophie des sciences qui s’occupe d’étudier le sens du langage. Sachant qu’un mot a plusieurs sens, nous pouvons donc admettre qu’un signe est un mot qui possède plusieurs sens. Pour pouvoir adapter chaque sens à son contenu, nous aurons donc nécessairement besoin de l’interprétation. Elle constitue un système de représentations qui permet de réunir le signifiant, le signifié et le référent.
Le signifiant est défini comme le moyen par lequel nous nous exprimons. Quant au signifié, c’est l'idée ou la pensée, en d’autres termes, le sens lui-même (la chose dont on fait allusion). Pour ce qui est du référent, il est l'élément réel ou concret dont on parle, un objet, un être vivant ou encore une idée. Illustrons cela : si on parle par exemple d’un chien. Le référent est ce dont on parle, donc le chien. Le signifiant, est le terme qui sera utilisé pour parler de lui, en fonction de son statut (son âge, sa race ou encore la langue utilisée). Le signifié, c'est l'idée ou l'image qui renvoie au référent ou, dans le cas des idées « abstraites ».
Il peut exister bon nombre de problème d’interprétation dans la communication. Premièrement, le rapport entre le signifié et le signifiant est arbitraire c’est-à-dire, dépend de chaque sujet. Chacun choisit librement ses mots lors de la communication, tout comme l'interlocuteur peut choisir d’interpréter ce qu'il entend. Il y a deux raisons qui peuvent empêcher la communication entre deux interlocuteurs : d’abord le problème de l’indicible qui consiste à ne pas se comprendre à cause de l’utilisation des mots inappropriés. Ensuite, il y a également le problème de « l’inexprimable » : c’est quand il arrive que l’on ne sait pas ce que l’on dit. Il peut par exemple arriver que nous puissions dire le contraire de quelque chose pourtant nous voulions parler d’autre chose.
L’interprétation est la traduction du message que nous passons dans le langage grâce à un certain nombre de code, mais il peut arriver des malentendus. Tout en utilisant les mêmes codes, la même langue, le message peut être mal traduit. C’est ce que John Locke appelais le « triangle sémiotique ».
D’après Charles Sander Peirce, l'émetteur et le destinataire d'un message ont tous deux recours à l’interprétant : il s’agit d’un signe qui ne se laisse pas voir dans le message mais qui est « sous-jacent » et qui traduit de manière inconsciente le signe principal. En plus de cela, chaque interprétant est aussi interprété : C'est la sémiose. Il s’agit de la signification d'un mot en rapport avec son contexte global.
En somme, il en ressort donc que le langage est lié à notre interprétation. Si tel est le cas, ne faut-il pas prendre en compte le fait que notre inconscient, influençant notre interprétation, a également un grand rôle sur notre langage ?