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Cours Philosophie

EPROUVER LE DESIR

LE DESIR COMME MALHEUR DU SUJET
    1. Supprimer le désir pour accéder au bonheur

      Si comme il est dit, le désir provient d’un manque, alors lorsque nous désirons nous sommes dans la tristesse et la souffrance. Qu’il concerne une personne ou un objet, le désir cause toujours de la souffrance produite par le manque qui doit être comblé. Certains philosophes sont donc clairs sur le fait que le désir doit être sublimé de la vie du sujet, afin que ce dernier ne vive pas dans la souffrance.

      Dans son œuvre « Le monde comme volonté », Schopenhauer parlant du désir déclare : « La vie oscille comme un pendule de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui ». Pour signifier que chaque fois que l’homme veut combler son désir, mécaniquement il accepte vivre dans la souffrance et donc, dans le malheur. Certes, la satisfaction d’un désir apporte le plaisir, mais le problème avec lui, c’est qu’il n’est jamais satisfait car dès qu’un désir est comblé un autre survient ce qui revient à dire que le désir n’est jamais comblé. C’est l’origine de la souffrance que cause le désir. Car chaque fois que je veux combler mon désir et que je n’arrive pas à avoir ce que je veux, je vais demeurer dans la tourmente. Tant que le sujet désire, il est condamné à vivre entre peine et ennui. Pour sortir de cette vie de douleur, la seule solution est d’éteindre et supprimer le désir par un travail personnel.

    1. La satisfaction du désir trouble la relation avec autrui

       Le sujet ne pouvant pas vivre dans la solitude est obligé de vivre avec l’autre. L’autre n’a bien évidemment pas les mêmes désirs que moi ce qui favorise le conflit et donc la douleur de chacun. Éprouver le désir devient donc ici la source du conflit ou de la guerre avec l’autre. Pour éviter cette guerre, le moi est obligé de sublimer ses désirs pour accepter ceux de l’autres et vice- versa. Ce qui fera surgir un autre problème : celui de la liberté. Le fait d’éprouver le désir me prive parfois de ma liberté face à l’autre ou alors arrache la sienne. C’est la raison pour laquelle certains philosophes soutiennent que le désir doit être rejeté pour que l’homme vive dans le bonheur.

      Nous venons de voir ici que chaque fois que nous éprouvons un désir, nous choisissons le chemin de la souffrance et du malheur. Sachant que l’homme n’a pas envie de souffrir, certains philosophes pensent que l’homme doit supprimer le désir de sa vie. Mais une question demeure. Le désir ne fait-il pas partir de l’essence de l’homme ? Ou encore, l’homme peut-il vivre sans désirer quelque chose ?

par Herve Touk


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