Cours Philosophie
par Herve Touk
La conscience de soi est une faculté que l’homme seul possède. Pour Descartes, c’est le fondement même de l’existence de l’homme. C’est-à-dire ce qui fait son essence même. Chez lui, c’est la première certitude, dont la seule chose qui ne peut être discutée car pour penser il faut être. Par la conscience de soi, l’homme a la capacité de connaître tout ce qu’il veut à partir de lui-même. Descartes le dit clairement dans ces propos : « Par le mot penser, j’entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons immédiatement par nous-mêmes » (Principes de philosophie, 1644). La conscience pour lui n’a besoin d’aucune médiation et nous permet de nous saisir et de saisir les choses de façon immédiate.
La conscience de soi n’est pas un objet mais c’est elle qui saisit les objets, ce qui fait donc que les objets deviennent les objets de la conscience. Elle est donc autonome et c’est elle qui permet aux choses d’exister, sans elle rien n’existe. Cette conscience d’après Descartes est donc le seul acte qui permet à la perception de connaître les choses. Sans elle rien ne peut être ni saisit ni connu. Il ne sera surement pas le seul à soutenir une thèse pareil, car un autre va déclarer dans le même sillage : « Je ne peux jamais, à aucun moment me saisir moi-même sans perception et jamais je ne puis observer autre chose que la perception. Quand mes perceptions sont supprimées pour un temps, comme par un sommeil profond, aussi longtemps que je suis sans conscience de moi-même, on peut dire que je n’existe pas » (David Hume, traité de la nature humaine, 1738). En d’autre terme sans la conscience de soi rien n’existe.
La conscience de soi dépend donc des diverses représentations et perceptions qu’un individu perçoit en lui. C’est elle et elle seule qui nous permet d’exister et de nous connaître, ainsi que les choses dans le monde.
Si la conscience de soi est donc ce qui détermine notre existence et celle des choses. Que représente la conscience morale pour le sujet ?
La conscience morale est quant à elle une intuition. C’est la capacité que possède chaque individu de saisir par lui-même, grâce à l’intuition, les valeurs morales. C’est donc un état moral intérieur à chaque individu. Pour Jean- Jacques Rousseau, chaque être humain a une capacité innée à trouver ce que sont le bien et le mal. C’est ce qu’il dit lorsqu’il déclare : « Conscience ! Conscience ; guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fait l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions » (Emile ou de l'éducation, 1762).
La conscience morale en fin de compte apparaît donc comme la volonté d’agir consciemment et librement selon des règles fournies par la raison. C’est la même thèse que Kant soutient dans son impératif catégorique : « agi uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle (Fondement de la métaphysique des mœurs, 1785). Pour eux donc avec la conscience morale qui est dirigée par la raison, l’homme a la liberté de faire le bien. La conscience morale est donc cette faculté qu’a l’homme de se demander chaque fois si la règle de son action est conforme au devoir moral qui émane de la loi de la raison qui est elle-même universelle.