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Cours Philosophie

LE DESIR

LE DESIR COMME FORMATION INTEGRALE DE L HOMME

Le désir aide l’homme à se projeter et à se construire intégralement dans son être. Il a donc besoin de désirer pour se sentir vivant.

      1. Le désir comme essence de l'homme

L’homme est un être de désir. Il est tout le temps dans un état d’incomplétude et d’inquiétude. Il ne choisit pas de désirer telle ou telle chose, il constate juste qu’il éprouve du désir pour une chose donnée. Le désir est donc construit en nous par - delà notre volonté et fait partir de notre nature. C’est parce que l’homme veut vivre qu’il est un être de désir. Dès lors qu’un désir apparaît et est assouvi, un autre apparaît subitement. Une vie sans désir est une vie morte. Seul celui qui cesse de vivre ne peut plus désirer. Spinoza dira dans « Ethique » : «  Le désir est l’essence de l'homme ». Nietzsche lui soutiendra que condamner les désirs c’est condamner la vie : « Les passions les plus puissantes sont les plus précieuses dans la mesure où il n’y a pas de plus grande source de joie ».

      1. Le désir, une quête du savoir

Avec le désir, l’homme est ouvert vert une quête continuelle de connaissance. Platon nous dira que le désir entraîne une quête de la sagesse. C’est la manifestation de l’existence en perpétuel devenir. Le désir est une puissance qui ne demande qu’à investir les corps et les objets pour produire des formes et des valeurs authentiquement nouvelles. Il invite le sujet à toujours vouloir transformer le monde.

      1. Le désir comme signe de la liberté de l'homme

Vu que le désir apparaît chez l’homme sans qu’il ne le souhaite, seule la capacité de le maîtriser pour pouvoir refouler les mauvais désirs prouve que l’homme de par sa raison reste maître de son corps. Si le désir est instable, il entraîne l’homme dans des excès et peut provoquer son malheur. Celui-ci étant en perpétuelle recherche du bonheur ne peut donc qu’avoir recours à la raison pour pouvoir demeurer maître et pouvoir choisir les désirs qui lui procure satisfaction.

Les stoïciens proposent par exemple de se limiter à désirer ce que l’on peut atteindre par le biais de la raison. Epicure ira encore plus loin en disant que ce n’est pas le plaisir ou le désir qui est à condamner, mais la dépendance qui me priverait de ma liberté. La maîtrise de nos désirs ne peut donc passer que par leur soumission à la raison.

Il classera les désirs en trois types : les désirs naturels et nécessaires (boire, manger, dormir),  les désirs naturels et non nécessaires (le sexe),  les désirs non naturels et non nécessaires (richesse, gloire). La rationalisation des désirs doit nous conduire non pas à changer le monde, mais à changer notre manière de désirer. C’est ce qui fait donc la différence entre les animaux et nous, car la raison nous empêche de vivre instinctivement.

par Herve Touk


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