Jusqu’ici, nous n’avons réussi à donner des descriptions sur le temps. Est- il possible d’enfermer la notion du temps dans une définition ?  C’est ce que nous allons essayer de voir dans cette partie.

1. Le temps objectif et le temps subjectif

Comme il a été dit dès le départ, donner une définition claire de la notion du temps est assez complexe. Raison pour laquelle, tout en essayant de donner une nature au temps, les philosophes le divisent encore en deux conceptions : le temps objectif et le temps subjectif.

Le temps objectif est ce que l’on constate dans le monde. Il concerne le temps de la nature et le temps de l’horloge. C’est le moment des choses qui s’opère en dehors de la conscience du sujet. C’est un moment qu’il ne peut que constater et qu’il subit. Tandis que le temps psychologique est ce temps qui est obligatoirement vécu par une conscience ou encore par un sujet.

Saisir la nature du temps est une aporie pour la pensée humaine. Saint Augustin dans « les confessions », pense de la même façon lorsqu’il déclare : « Qu’est-ce donc le temps ? Si personne ne me le demande je le sais ;  mais si je veux l’expliquer en réponse à une demande, je ne le sais plus ». En d’autres termes, nous ne pouvons que constater les manifestations du temps mais dès lors qu’il est question d’enfermer cette notion dans une définition, la chose devient difficile.  Pour Saint Augustin, le temps qu’on mesure ne correspond pas au mouvement des choses, mais se situe plutôt à l’intérieur de l’esprit de l’homme. Seule la conscience peut mesurer le temps. Les autres choses subissent passivement l’influence du temps. Ce n’est donc que par rapport à l’homme qu’on peut parler de temps. Ce n’est que les trois moments du passé, du présent et du futur que l’homme expérimente qui peuvent nous permettre de parler du temps. En dehors de l’existence de l’homme, on ne peut donc pas à proprement parler du temps. Nous pouvons encore le voir dans ces propos de Saint Augustin : « ce n’est pas user de termes propres que de dire : il y a trois temps, le passée, le présent et l’avenir. (…) Car ces trois sortes de temps existent dans notre esprit et je ne les vois pas ailleurs » (Confessions).

2. La durée : seule temporalité existante

Il apparaît donc clairement que le seul temps dont nous pouvons avoir la certitude de l’existence est le temps psychologique car, il est le temps que nous vivons en nous même et que nous expérimentons. C’est notre histoire propre. Si nous existons, alors il existe aussi. Le temps objectif ne représente qu’une mesure précise de l’espace qui nous entoure.

Le temps subjectif quant à lui est mesuré par une conscience et c’est ce qu’on appel durée. L’homme vie toujours le temps sous le mode de la durée. C’est par exemple le temps d’attente ou d’ennui qui rendent le temps long, tandis que les moments de joie et de bonheur le rendent très court.